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RAM : Elle a envahi l’Afrique aussi

Actualité publiée il y a 3 mois 5 jours 23 heures
The Lancet Global Health
Plus d’1 quart des décès liés à la RAM concernent la région africaine de l'OMS (Visuel Adobe Stock 330354678)

La résistance aux antimicrobiens (RAM) entraîne plus de décès et de maladies dans la région africaine que partout ailleurs, conclut ce bilan mené à l’Institute for Health Metrics and Evaluation (Université de Washington, Seattle) qui estime à plus d’1 million de décès la mortalité associée à la RAM, plus d’1 quart de ces décès touchant la région africaine de l'OMS. Ces données, publiées dans le Lancet Global Health, montre l’ampleur croissante de la menace RAM pour la Santé publique mondiale.  

 

Le nombre de décès liés à la RAM dans la région africaine de l’OMS a dépassé celui des décès causés par le VIH/SIDA et par le paludisme (environ 600.000), ce qui marque un changement de paradigme dans les priorités sanitaires mondiales. Une des explications de ce fardeau de la mortalité liée à la RAM dans la région africaine, pouvant s’expliquer par la prévalence élevée des infections dans cette même région.

4 millions de décès sont liés à une infection dans la région, la RAM représentant plus de 25% de cette mortalité

L’étude : c’est l’analyse la plus complète menée sur la RAM dans le monde, et, précisément pour l’Afrique : à partir des estimations régionales et nationales effectuées pour 47 pays, 23 pathogènes bactériens et 88 combinaisons pathogène-médicament. Parmi les principales conclusions de l’analyse :

 

  • les infections des voies respiratoires inférieures et du thorax apparaissent comme les principales causes de décès, représentant 48 % de tous les décès associés à la RAM ;
  • les nouveau-nés d’Afrique centrale et occidentale supportent un fardeau extrême en matière de mortalité liée à la RAM : 4 agents pathogènes sont en cause dans cette mortalité : Streptococcus pneumoniae, Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli et Staphylococcus aureus. Chacune de ces bactéries étant individuellement responsable de plus de 100.000 décès associés à la RAM dans la région africaine.

 

Les implications de cette étude comprennent :

 

  • les protocoles et les bonnes pratiques de gestion des problèmes de santé immédiats, avec un accès aux soins de santé primaires et aux « bons » antibiotiques,
  • mais aussi leur prévention avec le développement et la distribution de vaccins, en particulier contre ces principaux pathogènes ;
  • la mise en œuvre de processus de surveillance dans les régions à plus faibles ressources épidémiologiques et de laboratoire ;

 

Les chercheurs soulignent l’urgence de mettre en œuvre des politiques globales qui s’attaquent aux facteurs complexes contribuant au fardeau disproportionné de la RAM dans la région africaine. Alors que le monde entier se trouve confronté à la menace croissante de la résistance aux antimicrobiens, la collaboration mondiale pour la lutte contre la RAM est plus que jamais d’actualité.