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RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE : Un facteur inquiétant d’obésité pédiatrique

Actualité publiée il y a 1 année 7 mois 2 semaines
Temperature
L’étude décrit comment des températures plus élevées vont inciter à plus de sédentarité et induire, chez les enfants notamment, une hausse de prévalence de l’obésité (Visuel Adobe Stock 435628195)

« Se déplacer dans un monde plus chaud », c’est l'amorce du titre de cette étude slovène, publiée dans la nouvelle revue, Temperature, qui porte tristement sur les effets sanitaires du réchauffement climatique. L’étude décrit comment des températures plus élevées vont inciter à plus de sédentarité et induire, chez les enfants notamment, une hausse de prévalence de l’obésité. Ainsi, c’est un effet « directement physique » sur la condition physique des enfants et un avertissement issu d'une nouvelle revue complète des études déjà menées sur le sujet.

 

L’auteur principal, le Dr Shawnda Morrison, kinésithérapeute spécialisé en médecine de l'exercice à l'Université de Ljubljana (Slovénie) et expert en physiologie humaine adaptative et intégrative dans des environnements extrêmes, soutient, avec cette revue de la littérature, que si la forme physique est essentielle pour tolérer des températures plus élevées, les enfants sont plus obèses et moins en forme que jamais. La hausse des températures pourrait ainsi les à un risque accru de problèmes de santé liés à la chaleur, comme la déshydratation, les crampes, l'épuisement ou les coups de chaleur mais aussi les décourager de pratiquer l'exercice.

Surpoids et difficulté à réguler sa température corporelle

L'étude : cet examen complet de plus de 150 études médicales et scientifiques sur la façon dont les enfants pratiquent et poursuivent une activité physique, font de l'exercice face à la chaleur et comment les températures mondiales pourraient modifier ces habitudes, met notamment en lumière :

 

  • une étude thaïlandaise, menée auprès de 457 garçons âgés de 5 à 12 ans, qui conclut que les jeunes en surpoids sont plus de 2 fois plus susceptibles d'avoir des difficultés à réguler leur température corporelle que les enfants de poids normal ;
  • d’autres études mettent en exergue une fréquentation plus importante des enfants en services des Urgences durant les jours les plus chauds de l’été ;
  • la capacité aérobique des enfants apparaît diminuer par rapport aux précédentes générations : ainsi, elle est évaluée à 30% de moins que celle des parents au même âge ;
  • la baisse de l'activité physique des enfants dans le monde est rapide et généralisée, depuis, notamment, ces 30 dernières années ;
  • la plupart des enfants et des jeunes ne pratiquent pas au moins 60 minutes d'activité physique par jour ;
  • l'inactivité physique et la sédentarité se sont accélérées, notamment en Europe, lors de la pandémie de COVID-19, et pendant les périodes de fermeture des écoles et autres infrastructures ouvertes au public.

 

Le rôle des parents : la hausse des températures pourrait restreindre encore davantage l'activité physique lorsque les parents perçoivent les températures extérieures comme «trop chaudes pour jouer»…Et c’est sans compter les nouvelles maladies qui pourraient émerger. Si davantage de restrictions de mouvement sont mises en place pour prévenir certaines de ces nouvelles maladies, cela aura des conséquences dévastatrices supplémentaires sur la forme physique, la santé mentale et physique des enfants.

 

La question de la thermorégulation : les jeunes enfants ne sont pas simplement des adultes plus petits, soulignent les chercheurs. Lorsqu'ils sont exposés à la chaleur, les enfants transpirent moins que les adultes ; ils perdent de la chaleur en augmentant le flux sanguin vers leur peau - un processus qui contraint le cœur à travailler relativement plus fort. Cependant, sur ces mécanismes, la recherche médicale effectuée chez les enfants a été principalement menée il y a 15 à 30 ans, lorsque les niveaux de condition physique des enfants étaient beaucoup plus élevés qu'ils ne le sont aujourd'hui. Il s’agira donc de mieux comprendre la thermorégulation des enfants dans ces environnements plus chauds.

 

 « Les adultes plus en forme sont mieux à même de tolérer des températures plus élevées, en raison d'une combinaison de facteurs physiologiques, comportementaux et psychologiques. Pourtant, alors que le monde se réchauffe, les enfants sont les moins en forme qu'ils ne l’ont jamais été. Il est impératif que les enfants soient encouragés à pratiquer une activité physique quotidienne pour développer et maintenir leur condition physique ».

 

Enfin, conseillent les auteurs : « Assurez-vous que l'activité augmente le rythme cardiaque, l'enthousiasme et l'énergie positive de chacun et, surtout, essayez de ne pas éviter complètement la chaleur, mais choisissez les moments de la journée les moins chauds pour rester actifs et continuer à bouger dans ce nouveau monde qui se réchauffe ».