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RISQUE CARDIAQUE : Consommer plus de végétaux vaut aussi pour les jeunes

Actualité publiée il y a 2 années 6 mois 3 semaines
JAHA
Au-delà des régimes mieux connus, le régime méditerranéen et le régime DASH, le régime « Portfolio » est ici mis en avant pour ses capacités de prévention du risque cardiaque chez les femmes ménopausées (Visuel Adobe Stock 303102897)

Manger plus d'aliments végétaux peut réduire considérablement le risque de maladie et d’événements cardiaques, que ce soit chez les jeunes adultes ou chez les femmes plus âgées, soulignent ces 2 études publiées simultanément dans le Journal of the American Heart Association (JAHA). Au-delà des régimes mieux connus, le régime méditerranéen et le régime DASH, le régime « Portfolio » est ici mis en avant pour ses capacités de prévention du risque cardiaque chez les femmes ménopausées.

 

L’American Heart Association (AHA) recommande un régime alimentaire global sain riche en fruits et en légumes, en grains entiers, en produits laitiers allégés, en volaille et en poisson maigres, en noix et légumineuses et en huiles végétales « non tropicales ». Un tel régime avec une consommation très réduite de graisses saturées, de graisses trans, de sodium, de viande rouge, de sucreries et de boissons sucrées très proche du régime méditerranéen.

 

Ces 2 analyses révèlent que les jeunes adultes et les femmes ménopausées réduisent considérablement leur risque de crise cardiaque et plus largement de maladie cardiovasculaire avec un apport plus élevé de végétaux.

Manger des aliments végétaux est bon pour le cœur à tout âge.

Les végétaux sont bénéfiques à la santé cardiaque des jeunes adultes

  • La 1ère étude évalue si la consommation à long terme d'un régime centré sur les végétaux ou si le passage à un régime centré sur les végétaux dès l’âge jeune adulte sont associés à une réduction du risque de maladie cardiovasculaire à la quarantaine. C’est l’une des rares études à avoir regardé ce type d’association avec un régime alimentaire globalement centré sur les plantes et non pas avec des apports spécifiques de certains végétaux ou aliments, précise l’auteur principal, le Dr Yuni Choi, chercheur en épidémiologie et en santé communautaire à l'Université du Minnesota (Minneapolis).

 

L'équipe a suivi le régime alimentaire et l’incidence des maladies cardiaques chez 4.946 adultes participants à l'étude CARDIA (Coronary Artery Risk Development in Young Adults), âgés de 18 à 30 ans à l’inclusion et exempts alors de maladie cardiovasculaire. Les participants ont subi 8 évaluations de santé durant le suivi et leurs facteurs de mode de vie ont également été renseignés. Contrairement au principe des essais contrôlés randomisés, les participants n'avaient aucune consigne alimentaire et n'étaient pas informés des données de santé recueillies au cours du suivi. La qualité de leur régime alimentaire a été notée sur la base du score (APDQS : A Priori Diet Quality Score), basé sur 46 groupes d'aliments classés en :

 

  1. aliments bénéfiques (fruits, légumes, haricots, noix et grains entiers) ;
  2. aliments indésirables (frites, viande rouge riche en graisses, collations salées, pâtisseries et boissons gazeuses) ;
  3. aliments neutres (pommes de terre, céréales raffinées, viandes maigres, crustacés…).

 

Un score de qualité alimentaire plus élevé étant associé à des apports plus élevés d'aliments bénéfiques et, globalement, plus élevés d’aliments végétaux.

 

  • Au cours des 32 années de suivi, 289 des participants ont développé une maladie cardiovasculaire (crise cardiaque, AVC, insuffisance cardiaque, douleurs thoraciques liées au cœur ou artériopathies) ;
  • après prise en compte des facteurs de confusion possibles dont l'âge, le sexe, l’ethnie, les apports caloriques moyens, le niveau d’études, les antécédents familiaux de maladie cardiaque, le tabagisme et la pratique de l’activité physique, les personnes à score alimentaire parmi les 20 % les plus élevés bénéficient d’une réduction de 52 % du risque de maladie cardiovasculaire ;
  • lorsque les participants étaient âgés de 25 à 50 ans, ceux qui ont le plus amélioré la qualité de leur alimentation avec en particulier des apports plus élevés d'aliments végétaux bénéfiques et réduits de protéines animales ont un risque réduit de 61 % de troubles cardiovasculaires ;
  • peu de participants étaient végétariens, l'étude n'a donc pas évalué précisément les avantages d'un régime végétarien strict excluant tout produit d'origine animale, dont la viande, les produits laitiers et les œufs.

 

Un régime riche en nutriments et centré sur les plantes, mais pas nécessairement strictement végétarien est donc très bénéfique pour la santé cardiovasculaire. Le choix d’aliments frais et naturels, non transformés, avec de temps en temps quelques produits d'origine animale dont la volaille maigre non frite, le poisson non frit, les œufs et les produits laitiers allégés suffit déjà à limiter le risque cardiovasculaire.

 

Enfin les chercheurs rappellent le caractère observationnel de l’étude qui ne démontre pas la relation de cause à effet entre l'alimentation et la maladie cardiaque- mais qui, en complément de nombreuses autres études menées sur le sujet, vient confirmer sa forte probabilité.

 

Le régime « Portfolio » bénéfique à la santé cardiaque des femmes ménopausées

  • La deuxième étude, menée à l'Université Brown (Providence) est une analyse de données de la cohorte prospective de la Women's Health Initiative (WHI) qui a regardé si un régime riche en aliments à base de plantes, déjà connu pour pour abaisser le « mauvais » cholestérol (un régime nommé « Portfolio ») est bien associé à une réduction des événements cardiovasculaires chez un grand groupe de femmes ménopausées. Cette étude suit 2 précédents essais randomisés ayant déjà démontré que l’observance élevée de ce type de régime permet une réduction significative du « mauvais » cholestérol (LDL-C), et de manière plus marquée qu'un régime traditionnel allégé en graisses saturées.

 

Le « régime Portfolio » comprend des noix, des protéines végétales de soja, des haricots ou du tofu, des fibres d'avoine, d'orge, de gombo, d'aubergine, d'oranges, de pommes et de baies, des stérols végétaux provenant d'aliments enrichis et les graisses monoinsaturées présentes dans l'huile d'olive et de canola et dans les avocats. Ce régime implique également une consommation très limitée de graisses saturées et de cholestérol alimentaire.

 

L'étude a suivi durant plus de 15 ans 123.330 femmes ménopausées, âgées en moyenne de 62 ans à l’inclusion et exemptes alors de maladie cardiovasculaire. Les participants ont renseigné leur régime alimentaire par questionnaire, ce qui a permis d’apprécier leur degré d’adhésion au régime portfolio. Cette analyse révèle que vs les femmes qui suivent moins le régime Portfolio, celles qui y adhèrent fortement présentent :

 

  • un risque réduit de 11% de développer une maladie cardiovasculaire ;
  • un risque réduit de 14% de maladie coronarienne ;
  • un risque réduit de 17% d’insuffisance cardiaque.
  • aucune association n’est identifiée entre l’adhésion au régime Portfolio et la survenue d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d'une fibrillation auriculaire (FA).

 

L’étude suggère que des apports plus importants de végétaux hypocholestérolémiants et l’adhésion au régime Portfolio permettent une réduction du risque d’événements cardiovasculaires, ici chez les femmes ménopausées, mais peut-être au sein d’autres groupes de population…

 

L’alimentation apparaît à nouveau, avec ces 2 grandes analyses comme une composante essentielle de la santé que ce soit à l’âge jeune adulte ou plus tard dans la vie. Alors que les maladies cardiaques constituent la première cause de mortalité dans le monde, encourager et favoriser l’accès aux fruits et aux légumes frais et plus largement aux aliments non transformés doit faire partie des priorités en matière de prévention et de santé publique.

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