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ROUGEOLE, RUBÉOLE : La vaccination reste une urgence mondiale

Actualité publiée il y a 1 année 6 mois 2 semaines
The Lancet Global Health
L'approche vaccinale actuelle ne suffit plus à éradiquer la rougeole dans le monde (Visuel Adobe Stock 266374208)

L'approche vaccinale actuelle ne suffit plus à éradiquer la rougeole dans le monde, conclut cette étude de modélisation de la propagation de la rougeole et de la rubéole. L’équipe de l’Université de Géorgie (UGA), alerte dans le Lancet Global Health, sur l'insuffisance des stratégies de vaccination actuelles, peu susceptibles d'éliminer la rougeole notamment et appelle à « passer au stade supérieur » dans les 93 pays où la charge de morbidité est la plus élevée.

 

Car en dépit de réductions marquées du nombre de nouveaux cas de rougeole et de rubéole dans le monde, des écarts importants subsistent, de niveaux de transmission et de contrôle de la maladie, selon les différentes régions du monde. Alors que la rougeole est l'une des infections respiratoires les plus contagieuses, qui se déplace rapidement, il est essentiel d’avoir une vision globale et mondiale de sa propagation, explique l’auteur principal, le Dr Amy Winter, professeur d'épidémiologie au Collège de santé publique de l'UGA.

Le R0 est estimé à 18 pour la rougeole

Le nombre de reproduction de base (R0) -ou nombre de cas générés par 1 cas - pour la rougeole est très élevé, estimé à environ 18. Pour mémoire, le R0 pour la souche SARS-CoV-2 d'origine est estimé à environ 3.

 

L’étude : basée sur 4 modèles de transmission de maladies a permis d’estimer les taux annuels de cas de rougeole et de rubéole pour 2 scenarii de vaccination. Ces 2 scenarii reprenaient les approches de vaccination dominantes dans le monde.

  • Le premier scénario de vaccination ou scénario « comme d'habitude » poursuit la couverture et les campagnes de vaccination à l’identique ;
  • Le deuxième scénario de vaccination ou scénario «intensifié » vise à améliorer au maximum la couverture vaccinale.

Les 2 modélisations révèlent que les stratégies vaccinales actuelles peuvent en effet éliminer la rubéole dans les 93 pays où la couverture est aujourd’hui insuffisante, mais pas la rougeole. « La stratégie actuelle qui se concentre sur l'amélioration de la couverture vaccinale de routine et la complète par des campagnes de vaccination à l'échelle nationale jusqu'à ce que la vaccination de routine soit suffisamment élevée, ne suffira pas à elle seule à éliminer la rougeole. Nous avons besoin de nouvelles approches », commentent les chercheurs.

 

2 stratégies s’imposent, qui pourraient permettre d’éliminer plus rapidement la rougeole : premièrement, améliorer la manière dont les campagnes de vaccination sont menées pour s'assurer qu'elles atteignent bien tous les enfants qui ne reçoivent pas les vaccinations de routine. Deuxièmement, améliorer l'équité de la couverture vaccinale en concentrant d'abord la vaccination systématique et supplémentaire sur les régions du monde ayant la couverture vaccinale la plus faible pour les mettre à niveau.

« Un monde définitivement exempt de rougeole et de rubéole serait une réalisation incroyable pour l'humanité. Nos travaux suggèrent que pour atteindre cet objectif, nous devons

rendre la couverture vaccinale beaucoup plus équitable",

commente Mark Jit, co-auteur et professeur d'épidémiologie des vaccins à la London School of Hygiene & Tropical Medicine. C’est ainsi une nouvelle inégalité flagrante d’accès aux soins de santé qu’il s’agit de réduire ici, en apportant la vaccination contre la rougeole et la rubéole aux régions les moins « desservies » par la vaccination dans le monde.

 

Les chercheurs insistent sur la vigilance qui s’impose ajourd'hui pour surveiller les cas de rubéole et de rougeole dans le monde et la nécessité d'une réponse rapide et organisée aux épidémies possibles même après une première éradication. Car tous les pays, même ceux qui disposent de couvertures vaccinales suffisantes, restent concernés.

 

« Nous vivons dans un monde globalement connecté, il est donc important de maintenir une couverture vaccinale mondiale élevée et d’améliorer notre surveillance globale de ces maladies »