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SANS-ABRI : Combiner les soins de santé humaine et animale

Actualité publiée il y a 2 jours 22 heures 9 min
Journal of Primary Care & Community Health
L’intégration des soins de santé humaine et animale améliore l'accès aux soins pour les personnes sans-abri (Visuel Adobe Stock 1477834668)

Ce n’est pas la première étude à le relever, l’intégration des soins de santé humaine et animale améliore l'accès aux soins pour les personnes sans-abri, fréquemment accompagnées d’un animal de compagnie. L’équipe de l’Université de Washington souligne, ici dans le Journal of Primary Care & Community Health que si l’animal est un soutien émotionnel particulièrement important pour les personnes sans-abri, les personnes sans-abri possédant un animal de compagnie sont moins susceptibles de consulter ou d’aller rechercher les soins de santé nécessaires.

 

Aux seuls Etats-Unis, lieu de l’étude, les auteurs estiment que chaque année, près de 2 millions de jeunes se retrouvent sans domicile fixe. Jusqu'à un quart d'entre eux possèdent un animal de compagnie et nombreux sont ceux qui privilégient les soins vétérinaires pour leurs animaux plutôt que de se faire soigner.

 

Cet article décrit le service rendu par une clinique,

« Seattle One Health »,

conçue pour surmonter ces obstacles. Dirigée par une équipe de chercheurs de l'Université de Washington (UW) et soutenue par 2 organisations à but non lucratif, la clinique offre des soins vétérinaires gratuits en plus de ses services médicaux.

L’approche intégrée améliore l'accès aux soins médicaux préventifs

Cette recherche confirme en effet que l'approche intégrée améliore l'accès aux soins médicaux préventifs, tant pour les personnes que pour leurs animaux de compagnie.

 

L’un des auteurs principaux, Natalie Rejto, chercheur au Center for One Health Research, déclare : « L'intégration est véritablement optimale : la collaboration entre les professionnels de santé, humains et animaux, constitue une approche unique ».

 

Quel principe ? Dans cette clinique, une infirmière praticienne et un vétérinaire, souvent assistés d'étudiants vétérinaires, dispensent des soins de santé primaires, tandis que des étudiants bénévoles de l'UW interviennent pour mieux accompagner et conseiller ces patients, contribuant ainsi à coordonner les soins et à répondre aux besoins de santé primaires et à mieux faire face aux conditions météorologiques extrêmes, aux contaminants environnementaux et aux zoonoses notamment.

 

La clinique aide également les patients à enregistrer leurs animaux de compagnie comme animaux de soutien émotionnel, ce qui leur permet d'accéder à un plus large éventail de services d'hébergement et autres.

Ce modèle de soins holistiques instaure la confiance, avec un impact considérable sur la santé publique.

 

L'étude qui analyse les dossiers médicaux et vétérinaires des consultations en clinique entre 2019 et 2022, révèle que :

 

  • la majorité des patients sans-abri sont âgés de 23 ans ou moins ;
  • sur les 88 participants, 75 ont consulté un professionnel de santé au moins une fois, et 40 consultaient pour la première fois au cours des 2 dernières années au moins ;
  • la plupart des patients sont revenus pour au moins 1 consultation de suivi dans les 2 ans suivant leur première consultation ;
  • près de 80 % des consultations ont donné lieu à des soins de santé humaine. Cela inclut 69 % des consultations initialement destinées uniquement aux animaux de compagnie.

 

« L'intégration de soins vétérinaires dans une clinique de soins primaires crée un environnement favorable, très différent de celui d'un établissement médical. Cette atmosphère unique encourage les patients à se faire soigner, autant pour eux-mêmes que pour leurs animaux ».

 

Un modèle et un exemple à suivre, impliquant de nouveaux partenariats entre les professionnels de la santé humaine et les vétérinaires et sensibilisant à l’attention nécessaire quant à

l'impact du lien humain-animal en santé publique.