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SCLÉROSE en PLAQUES : Épuiser la reeline pour sauver la myéline ?

Actualité publiée il y a 3 années 7 mois 6 jours
Science Translational Medicine
Epuiser la protéine reeline pourrait protéger contre plusieurs conditions caractérisées par une inflammation chronique (visuel CDC)

La protéine Reeline serait-elle l’ennemi juré de la myéline ? Cette équipe de Université du Texas Southwestern (UTSW) laisse espérer qu’épuiser cette protéine clé pourrait protéger contre plusieurs conditions caractérisées par une inflammation chronique. Notamment contre la sclérose en plaques (SEP) : la diminution des niveaux de reeline, protège contre le développement des symptômes caractéristiques de la maladie et favorise la récupération ici chez l’animal modèle de SEP, rapportent ces scientifiques dans la revue Science Translational Medicine.

 

En inhibant cette protéine clé produite par le fois, la reeline, les chercheurs ciblent sélectivement son action sur la barrière vasculaire, bloquant l'infiltration des cellules inflammatoires, la démyélinisation et, par conséquent, la paralysie. Ces travaux semblent ouvrir une nouvelle piste thérapeutique, contre cette maladie neurologique mais aussi contre d'autres affections marquées par ce type d’inflammation chronique.

Des anticorps inactivant la reeline préviennent la paralysie chez des souris modèles de SEP (UT Southwestern Medical Center)

La reeline exerce 2 actions contraires

La reeline, une molécule pro-inflammatoire endothéliale :

  1. la protéine a été découverte en 1997 et depuis les études ont montré que la protéine, présente dans le cerveau, l’aide à s'organiser au cours du développement et à créer de nouvelles connexions entre les cellules cérébrales à l'âge adulte.
  2. Cependant, plus récemment, la recherche a révélé que de grandes quantités de la protéine sont produites dans le foie et que les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins possèdent des récepteurs pour cette protéine. Une étude de 2016 (Joachim Herz, UTSW) a montré que la diminution des niveaux de reeline en circulation protége les souris de l'athérosclérose. En approfondissant ce mécanisme, les scientifiques ont découvert que la reeline semble réguler la production de molécules d'adhésion sur les parois des vaisseaux sanguins qui capturent les monocytes circulants, un type de cellules immunitaires qui induisent une inflammation. Lorsque les scientifiques réduisent les niveaux de reeline chez des modèles animaux, les niveaux de ces molécules d'adhésion diminuent également, ce qui prévient l’inflammation.

 

Quel rôle dans les autres maladies inflammatoires ? L’équipe texane a étudié le rôle de la protéine dans la SEP. Les chercheurs constatent que ses niveaux sont élevés chez les patients atteints de SEP durant les périodes de récurrence. Ce constat suggère que les niveaux de reeline circulante pourraient être en corrélation avec la sévérite de la SEP, et que la réduction de ces niveaux pourrait être une nouvelle approche pour traiter la maladie. Chez des souris « modèles » de SEP (atteintes d’encéphalomyélite auto-immune expérimentale (EAE), une condition qui imite la SEP humaine), l'élimination de la protéine permet d’atténuer considérablement les symptômes de paralysie caractéristiques de la maladie. Cet effet positif semble être corrélé à la réduction de l'adhésion des monocytes pro-inflammatoires sur les parois des vaisseaux sanguins des animaux modèles.

Des anticorps inactivant la reeline préviennent la paralysie chez des souris modèles de SEP.

 

Une nouvelle stratégie contre les maladies marquées par une inflammation chronique : cette stratégie se révèle même efficace chez des animaux présentant déjà des symptômes de SEP. Réduire la capacité des cellules immunitaires à s'agglutiner et à provoquer une inflammation en réduisant les niveaux de reeline apparaît donc comme une stratégie prometteuse pour lutter contre la SEP et alternative aux médicaments existants responsables d’effets secondaires importants. Enfin, la piste pourrait aussi être adaptée à la prise en charge de plusieurs autres conditions marquées par une inflammation chronique, dont le psoriasis, la maladie de Crohn et la polyarthrite rhumatoïde.

 

« Nous pensons pouvoir adapter ce type d’intervention à un large éventail de maladies inflammatoires aujourd’hui difficiles à traiter et des études pré-cliniques sont déjà en cours. Un anticorps monoclonal qui peut éliminer la reeline du sang humain est également en cours de développement ».

 

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