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SOMMEIL : Comment il contribue à la récupération du stress

Actualité publiée il y a 5 années 7 mois 6 jours
PNAS
La première et la plus nette des conséquences du stress quotidien est l’augmentation du sommeil paradoxal

La première et la plus nette des conséquences du stress quotidien est l’augmentation du sommeil paradoxal, l'état de sommeil au cours duquel nous réalisons la plupart de nos rêves. Cette étude d’une équipe de l’University of Surrey (UK), publiée dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine, confirme ainsi que le sommeil est un marqueur très sensible et précoce de la réponse cérébrale aux difficultés rencontrées pendant l'éveil. La recherche a également démontré que cette augmentation du sommeil paradoxal, liée aux stress de la journée, est associée aux gènes impliqués dans la mort et la survie des cellules du cerveau.

 

Le sommeil paradoxal est impliqué dans la régulation des émotions et la consolidation de la mémoire. De plus, on sait que les troubles du sommeil paradoxal sont fréquents dans les troubles de l'humeur, tels que la dépression. Cependant, on connait encore mal la relation entre les changements du sommeil et les changements moléculaires dans le cerveau.

 

Stress et sommeil paradoxal : cette étude a soumis de manière intermittente, durant 9 semaines, des souris à différents stress légers, tels que l'odeur d'un prédateur. Les souris exposées à ces facteurs de stress développent des signes de dépression : elles se montrent moins engagées dans leurs soins personnels, moins susceptibles de participer à des activités agréables comme manger des aliments appétissants, et sont devenues plus associables. En surveillant leurs habitudes de sommeil, les chercheurs identifient une augmentation de la durée et de la continuité du sommeil paradoxal et des oscillations cérébrales spécifiques caractéristiques du sommeil paradoxal, alors que le sommeil profond, ou sommeil non paradoxal, n'est pas modifié. Ces modifications du sommeil paradoxal apparaissent extrêmement liées à une déficience de la régulation de la corticostérone, une hormone du stress. Le stress entraîne également des modifications de l'expression de certains gènes dans le cerveau.

 

Mieux comprendre ce lien entre stress, sommeil paradoxal et expression génique : pour cela, les chercheurs ont adopté une nouvelle approche d'apprentissage automatique, qui identifie des groupes de gènes capables de prédire les caractéristiques de sommeil, comportementales et hormonales. Cette approche révèle que le sommeil paradoxal, la régulation de l'hormone de stress et un signe comportemental de dépression sont étroitement associés aux voies moléculaires impliquées dans la mort et la survie des cellules dans le cerveau, principalement dans l'hippocampe. Ces données suggèrent qu'une augmentation du sommeil paradoxal peut activer des voies de signalisation dans le cerveau qui lui permettent de modifier la réponse à des expériences stressantes vécues durant la période d’éveil. En synthèse, le sommeil amortit, ou pas, la réponse au stress. Un résultat qui permet de mieux comprendre comment le stress peut entraîner des troubles de l'humeur et comment le sommeil régule cette réponse au stress.

 

Il faudrait pouvoir analyser les changements de comportement en regard de ceux du sommeil et de l'expression génique pour comprendre entièrement le rôle clé du sommeil paradoxal dans la réponse du cerveau au stress. Cependant, déjà chez la souris, les changements moléculaires observés en réponse au stress correspondent à ceux également observés dans les troubles de l'humeur chez l'Homme. Chez les humains, comme chez la souris, le sommeil est un marqueur très sensible et précoce de la réponse cérébrale aux difficultés rencontrées pendant l'éveil.

Il reste à optimiser le rôle clé du sommeil dans la récupération du stress.

N.B. Cette étude a été menée en collaboration avec le laboratoire Eli Lilly.


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