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STRESS : Comment il perturbe le contrôle des émotions

Actualité publiée il y a 2 mois 1 jour 22 heures
Journal of Affective Disorders Reports
Comment le stress perturbe le contrôle des émotions, en particulier chez les personnes souffrant de troubles mentaux (Visuel Adobe Stock 868606431)

Comment le stress perturbe le contrôle des émotions, en particulier chez les personnes souffrant de troubles mentaux, c’est l’objet de cette méta-analyse menée à l'Université Edith Cowan (ECU, Australie), publiée dans le Journal of Affective Disorders Reports. L’étude décrypte comment le stress aigu altère les fonctions cérébrales clés impliquées dans la gestion des émotions, en particulier en cas de troubles préexistants dont la dépression, l'anxiété et le trouble de la personnalité limite (borderline).

 

Au lieu d'améliorer la concentration mentale dans ces moments de forte pression, le stress semble perturber temporairement les fonctions exécutives, c'est-à-dire les processus de contrôle du cerveau qui contribuent à la résolution de problèmes, à la planification et à la régulation des émotions. « Or ces fonctions exécutives sont essentielles au contrôle des réactions émotionnelles, notamment dans les situations difficiles », précise l’un des auteurs principaux, Tee-Jay Scott de l’ECU : « Nos résultats suggèrent que les personnes souffrant de troubles caractérisés par une détresse émotionnelle, pourraient être plus vulnérables à une perturbation de ces fonctions exécutives en cas de stress ».

 

Les fonctions exécutives, telles que la mémoire de travail (mémoire et utilisation de l'information), l'inhibition de la réponse (résistance aux réactions impulsives) et la flexibilité cognitive (adaptation au changement), sont en effet essentielles au maintien de l'équilibre émotionnel.

Détresse émotionnelle, stress et perte des fonctions exécutives

L'étude est une méta-analyse de 17 études internationales examinant l'impact du stress aigu sur ces fonctions cognitives, chez des participants présentant des symptômes de dépression, d'anxiété ou de trouble de la personnalité limite. L’analyse confirme que :

 

  • le stress affaiblit les outils de contrôle émotionnel ;
  • la mémoire de travail est particulièrement vulnérable au stress chez les personnes souffrant de dépression ;
  • l'inhibition de la réponse, essentielle à la maîtrise de soi, est altérée chez les personnes atteintes de trouble de la personnalité limite.

 

Quelles implications ? Ces conclusions peuvent contribuer à expliquer pourquoi certains patients ne répondent pas bien aux traitements courants tels que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), qui s'appuie fortement sur ces fonctions exécutives.

« De nombreuses thérapies psychologiques sont exigeantes sur le plan cognitif ».

Ainsi, lorsque le stress aigu interfère avec les processus mentaux qui soutiennent la régulation émotionnelle, il peut compromettre la capacité d'une personne à bénéficier de ces thérapies. Ces conclusions suggèrent aussi des interventions plus adaptées qui tiennent compte de ces perturbations cognitives liées au stress,

« soit, en pratique, des thérapies plus flexibles ou qui renforcent les fonctions exécutives avant de travailler à des tâches émotionnellement difficiles ».

 

« Ce n'est pas seulement le type de traitement utilisé qui compte, mais le moment et la manière de le mettre en œuvre qui garantissent son efficacité ».

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