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SYNDROME de TAKOTSUBO : Quand l’amygdale s’emballe, le cœur lâche

Actualité publiée il y a 3 années 7 mois 4 jours
European Heart Journal
Une activité cérébrale accrue, causée par des événements stressants peut entraîner le syndrome de Takotsubo (TTS pour Takotsubo syndrome ) une forme de cardiopathie rare et mortelle (Visuel Adobe Stock 69364543)

Une activité cérébrale accrue, causée par des événements stressants peut entraîner le syndrome de Takotsubo (TTS pour Takotsubo syndrome ) une forme de cardiopathie rare et mortelle. « À cerveau trop stressé, cœur brisé », titrent ces auteurs dans leur communiqué. Leur étude, publiée dans l’European Heart Journal révèle que plus l'activité des cellules nerveuses de l'amygdale du cerveau est excessivement élevée et plus précoce et élevé est le risque de TTS. Alors que les niveaux et la prévalence du stress augmentent avec la pandémie et ses conséquences dramatiques, les chercheurs appellent à développer des interventions visant à réduire cette activité cérébrale incontrôlée liée au stress.

 

Le TTS, d‘ailleurs connu sous le nom de syndrome du «cœur brisé», se caractérise par un affaiblissement soudain et temporaire des muscles cardiaques ce qui fait gonfler le ventricule gauche du cœur vers le bas tandis que le cou reste étroit, créant une forme ressemblant à un piège à poulpe japonais, d'où son nom. Ce syndrome a été décrit pour la première fois en 1990 et il a été suggéré que des épisodes de détresse émotionnelle sévères peuvent suffire à le déclencher. Les patients développent des douleurs thoraciques et un essoufflement, et cela peut entraîner des crises cardiaques et la mort. Le TTS est plus fréquent chez les femmes avec seulement 10% des cas survenant chez les hommes.

Le TTS, d‘ailleurs connu sous le nom de syndrome du «cœur brisé», se caractérise par un affaiblissement soudain et temporaire des muscles cardiaques ce qui fait gonfler le ventricule gauche du cœur vers le bas tandis que le cou reste étroit, créant une forme ressemblant à un piège à poulpe japonais (Visuel European Heart Journal)

Une « connexion cœur-cerveau »

L'amygdale, la zone du cerveau qui contrôle les émotions, la motivation, l'apprentissage et la mémoire, est également impliquée dans le contrôle du système nerveux autonome et la régulation de la fonction cardiaque. Les chercheurs suggèrent que l'activité neurobiologique accrue associée au stress dans l'amygdale, présente des années avant pourrait être un facteur majeur de développement de TTS. L’auteur principal, le Dr Ahmed Tawakol, codirecteur du Centre de recherche en imagerie cardiovasculaire du Massachusetts General Hospital (MGH) et de la Harvard Medical School (Boston), confirme cette relation entre le stress dans l’amygdale et le développement du TTS : «Nous avons identifié une relation significative entre l'activité cérébrale associée au stress et l'activité de la moelle osseuse chez ces patients. Nos données confirment une « connexion cœur-cerveau ».

 

L'étude menée par scintigraphies cérébrales a évalué l'activité cérébrale avant le développement du TTS chez 104 patients âgés en moyenne de 68 ans, à 72% des femmes. Les patients avaient subi des scans au MGH entre 2005 et 2019. Les chercheurs ont pu mettre en correspondance 41 participants ayant développé un TTS entre 6 mois et 5 ans après un scan révélant un stress ou une activité cérébrale excessive dans l’amygdale : "Une activité plus élevée dans les tissus cérébraux associés au stress suggère que le sujet réagit plus activement au stress. Les images cérébrales nous donnent une cartographie de l'activité métabolique cérébrale et plus les valeurs sont élevées, plus l'activité dans ces régions cérébrales est marquée".

 

Hyperactivité de l’amygdale et risque de TTS : l’étude montre que les participants qui ont développé un TTS présentaient une activité « amygdalienne » liée au stress plus élevée par rapport aux personnes qui n'ont pas développé le TTS. En outre, plus le signal amygdalien est élevé, plus le risque de développer un TTS est élevé. «Nous notons que parmi les 41 patients qui ont développé un TTS à court terme, les 15% ayant l'activité amygdalienne la plus élevée ont développé un TTS dans l'année suivant l'imagerie, tandis que ceux présentant une activité moins élevée dans l’amygdale ont développé un TTS plusieurs années plus tard ».

 

Parviendra-t-on à réduire cette hyperactivité cérébrale liée au stress de manière à réduire les risques de récidive du TTS ? De tels résultats soulignent la nécessité de mener des études supplémentaires sur l'impact d’un meilleur contrôle du stress chronique, pour la santé cardiaque aussi.


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