TROUBLES ANXIEUX : L'imagerie cérébrale détecte l'éligibilité à la TCC

L'imagerie cérébrale pourrait identifier les patients susceptibles de bénéficier d’une (auto)thérapie contre l’anxiété, conclut cette équipe de psychiatres, neurologues et techniciens de la Weill Cornell Medicine (New York). L’analyse préliminaire de cet essai clinique, publiée dans le JAMA Network Open, suggère en particulier que les personnes présentant des connexions plus faibles entre 2 zones cérébrales impliquées dans la prise en charge et la régulation des réponses à l'anxiété, sont de bien meilleurs candidats à la thérapie cognitivo-comportementale.
L'étude analyse les données d'un sous-ensemble de 59 participants à un essai clinique ayant accepté de passer une IRM cérébrale avant d'utiliser une application de traitement de l'anxiété / troubles anxieux, développée par l’équipe du Weill.
L'application, baptisée Maya, est une formation en thérapie cognitivo-comportementale (TCC), une intervention psychothérapeutique de référence qui fournit aux utilisateurs des compétences pour les aider à modifier leur façon de penser, à surmonter les difficultés et à apprendre à mieux gérer l'anxiété. Il s’agit ici précisément d’une plateforme interactive qui guide les jeunes adultes anxieux à travers des vidéos, des exercices et du contenu éducatif.
Pour l'essai clinique, les participants ont utilisé l'application 2 fois par semaine pendant 6 semaines. Les chercheurs ont suivi les symptômes des participants pendant cette période et pendant 6 semaines supplémentaires. L’analyse constate que :
- l’utilisation de cette application de TCC permet bien de réduire les symptômes d'anxiété chez de nombreux patients
- il est possible d'identifier les patients qui en bénéficient le plus : les personnes qui présentent des connexions plus faibles dans les principaux réseaux cérébraux impliqués dans l'anxiété et la régulation des émotions sont, en effet, plus susceptibles de réduire leurs symptômes d'anxiété grâce à l'application ;
- l'application Maya a été développée notamment pour combler les lacunes critiques en matière d'accès aux soins pour les jeunes adultes qui souffrent de troubles anxieux. Les jeunes adultes traversent une période de leur vie marquée par de nombreux changements, et des études ont montré qu'ils présentent un risque particulièrement élevé de troubles anxieux. Durant cette période, ils peuvent avoir des difficultés à accéder à ces soins de santé mentale, en présentiel, ou à se les permettre. Certains peuvent également hésiter à consulter en raison de la stigmatisation liée aux problèmes de santé mentale.
Les résultats suggèrent donc que les personnes souffrant d’anxiété et dont l’activité cérébrale dénote une moindre régulation de la réponse aux stimuli anxiogènes, bénéficient davantage de l'apprentissage des techniques de thérapie cognitivo-comportementale-ici via l'application. En revanche, les personnes dont les connexions dans les circuits impliqués « fonctionnent » normalement, sont moins susceptibles de tirer profit de l'application et de la TCC.
Ces schémas du fonctionnement cérébral apparaissent donc pertinents pour aider les cliniciens à préciser l’éligibilité du patient à ce traitement de l'anxiété.
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