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TUBERCULOSE : Découverte d’un interrupteur qui pourrait stopper Mycobacterium

Actualité publiée il y a 1 semaine 1 jour 8 heures
The EMBO Journal
La découverte de cet interrupteur ADN capable de contrôler la croissance de la tuberculose (TB) pourrait réduire considérablement le fardeau de la maladie (Visuel Adobe Stock 112984573)

La découverte de cet interrupteur ADN capable de contrôler la croissance de la tuberculose (TB) pourrait réduire considérablement le fardeau de la maladie, dont l’incidence approche les 11 millions de cas, chaque année dans le monde, mais pourrait également contribuer à percer les secrets de sa résistance aux antibiotiques. Ces travaux d’une équipe de biologistes des Universités de Surrey et d'Oxford, publiés dans le Embo Journal, contribuent aussi à expliquer pourquoi la tuberculose est si difficile à traiter et à éradiquer.

 

Mycobacterium tuberculosis, la bactérie responsable de la tuberculose (TB), utilise en effet un processus complexe et réversible appelé ADP-ribosylation (modification de certaines protéines) pour modifier son ADN et contrôler à la fois la réplication et l'activité des gènes. Cette recherche montre, pour la première fois, que ce type de modification de l'ADN régule des processus clés comme l'expression des gènes et la copie de l'ADN.

 

L’auteur principal, le professeur Graham Stewart, chercheur à l'Université du Surrey, résume : « nous avons découvert un processus clé, utilisé par Mycobacterium tuberculosis, qui lui permet de se soustraire à la réponse immunitaire et de résister aux antibiotiques, et qui va nous permettre de ralentir sa croissance. La découverte de ce nouveau niveau de régulation nous permet de mieux comprendre la persistance de la tuberculose. En ciblant ce processus, nous pourrons accélérer l'élimination de la bactérie, en particulier dans les états de croissance lente ou de dormance que les traitements actuels peinent à atteindre ».

2 enzymes pour 1 interrupteur

L'étude se concentre sur 2 enzymes :

 

  1. DarT, qui ajoute le marqueur ADP-ribose à l'ADN lors du processus d’ADP-ribosylation,
  2. DarG, qui le supprime.

 

  • Lorsque DarT est active, elle empêche la bactérie de copier son ADN et de se diviser ;
  • lorsque DarG supprime le marqueur, la croissance bactérienne reprend.

 

Ce contrôle intermittent pourrait aider les bactéries à survivre dans des conditions difficiles et les rendre plus résistantes aux infections prolongées.

 

Comment fonctionne ce commutateur moléculaire ? En utilisant la technique d’édition du génome CRISPR pour réduire sélectivement les niveaux de DarG et pour permettre à DarT d'agir sans restriction, cela stoppe bien la croissance bactérienne. Une technique de pointe, permettant de cartographier l'emplacement de ces marqueurs dans le génome révèle enfin comment l'ADP-ribosylation affecte à la fois la capacité des bactéries à se répliquer et l'activité des gènes nécessaires à sa survie dans des environnements stressants.

 

Ces résultats, encore expérimentaux, mais qui apportent une compréhension critique de la croissance de la bactérie, laissent espérer de nouveaux traitements plus efficaces, y compris contre les formes résistantes de la maladie.