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URGENTURIE et CYSTITE : Madame L. ne veut plus sortir de chez elle

Actualité publiée il y a 7 années 3 semaines 6 jours
Cas patient
La patiente déclare ne pas pouvoir sortir de chez elle, en particulier en plein épisode de cystite aiguë.

Madame L., âgée de 93 ans et qui pèse 53 Kg pour 1m50 (IMC : 23,55 kg/m2) présente des épisodes de cystite aiguë et une incontinence urinaire par urgenturie avec épisodes fréquents d’infections urinaires multi-traitées par antibiotiques. La patiente s’automédique par Oflocet (antibiotique quinolone) sans avoir, au préalable passé d’examen cytobactériologique des urines (ECBU). Son incontinence est handicapante : elle déclare ne pas pouvoir sortir de chez elle, en particulier en plein épisode de cystite aiguë.

Antécédents médicaux

-Chutes à répétition compliquées de fractures costales

-Hernie inguinale droite

-Constipation chronique

 

Antécédents chirurgicaux

-Cancer du sein droit opéré + curage axillaire

-Cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire) + CPRE (examen par cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique) pour calcul du cholédoque

-Cataracte à l’œil gauche

 

Antécédent gynéco-obstétricaux

-3 grossesses, accouchements par voie basse. Première naissance, travail très long avec déchirure et épisiotomie. (Poids de naissance 3,5 Kg)

-Fausses couches : 0, IVG : 0

-Ménopause à 50 ans - Pas de THS

-Notion de rétention urinaire à l'échographie vésico-rénale

-Essai de pose de pessaires (dispositif de soutien): échec, mal tolérés

 

 

Traitements en cours

-Doliprane (1000mg/jour) + Aspégic-

-Canneberge (Cranberries) 35 mg/jour

-Colpotrophine (Hormone œstrogène) après la toilette (1 jour/2)

-Movicol (laxatif)

 

 

Mode de vie

-Activité physique : non, marche avec une canne

-Activité professionnelle : non, travaillait dans une entreprise de bâtiment

-Apports hydriques estimés à 2 litres/jour

-Tabagisme : non

 

 

Histoire clinique

Symptomatologie urinaire

La patiente se plaint d’infections urinaires à répétition depuis 1 an, avec environ 6 épisodes par an. La patiente n'utilise pas de protection et a restreint fortement ses activités, notamment à l’extérieur du domicile. Le besoin est ressenti. Sa progression est normale avec urgenturie. La miction est parfois difficile. Le jet urinaire n'est pas toujours perçu. Il peut être faible et en arrosoir parfois haché. Le transit est déclaré ralenti. La patiente exprime un fort désir de prise en charge.

Examen clinique

Examen neuro périnéal : Trophicité normale. On observe une béance urétrale. Cystocèle stade 2. Réflexes périnéaux présents. Le testing est coté à 2/5, épuisable.

Examen des muqueuses internes : les sensibilités superficielles comme profondes sont conservées tout comme la force musculaire est de bonne qualité.

Bandelette urinaire négative sous antibiotiques.

Bladderscan post mictionnel réalisé : 400 mL pour une miction de 471 mL.

 

La conclusion est donc en faveur d'une dysurie (miction difficile) et d’une rétention urinaire avec capacité vésicale élevée.

 

 

Il existe des protections adaptées pour la reprise des activités quotidiennes à l’extérieur du domicile

Propositions

1. Traitement alpha bloquant Xatral®10 mg LP (1 cp le soir) pour traiter l’hyperactivité vésicale ;

2. Programmer une consultation urodynamique + débitmétrie et RPM (Résidu Post-Mictionnel) sous Xatral® ;

3. Réaliser un ECBU (d’examen cytobactériologique des urines) de contrôle 48 H après l’arrêt des antibiotiques ;

4. Reprise des principales règles hygiéno-diététiques pour éviter les infections urinaires : traitement de la constipation, toilette d'avant en arrière avec un savon liquide neutre ;

5. Poursuite de la phytothérapie par Canneberge et traitement hormonal local

6. Choix de protections adaptées pour la reprise des activités quotidiennes à l’extérieur du domicile (ex : pants TENA Lady Silhouette)

 

 

Évolution :

La patiente après l’instauration du traitement alpha-bloquant Xatral®, nous apprend qu'elle l’a arrêté à l’occasion d’un nouvel épisode d'infection urinaire qu’elle auto-traite par antibiotique Oflocet sans ECBU comme la fois précédente, argumentant qu’elle n’a pas le temps d’aller au laboratoire pour faire un ECBU car elle se déplace plus volontiers et repris certaines de ses activités quotidiennes. Nous réalisons donc une débitmétrie : miction à 92 ml avec un RPM à 350 mL.

 

 

Nouvelles propositions :

1-Une nouvelle consultation urodynamique est à prévoir pour réaliser une débitmétrie cette fois ci sous traitement alpha-bloquant par Xatral® à reprendre pour évaluer le résidu post-mictionnel.

2-Un ECBU de contrôle est prescrit à faire 48 heures après l'arrêt de l'antibiotique et à nous transmettre.

3-Avis urologique souhaitable pour réaliser une fibroscopie vésicale et pour discuter une intervention chirurgicale de cure de cystocèle (hernie vésicale).


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