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VACCIN COVID : 3è dose, quel supplément réel de protection ?

Actualité publiée il y a 1 année 6 mois 3 semaines
JAMA Network
Le supplément de protection apporté par le rappel est réduit de moitié à 3 mois (Visuel Adobe Stock 439627858)

Quel est la réduction du risque d'hospitalisation pour le COVID-19 avec une 3è dose vs 2 doses de vaccin ARNm ? Et quelle est la durée de ce supplément de protection vaccinale, après la dose de rappel ? Alors que l’incidence des infections de percée (infection après la vaccination ou le rappel) augmente fortement, notamment depuis la circulation des variantes Omicron, ces données confirment l’efficacité des rappels vaccinaux à réduire de manière significative le risque d'hospitalisation par rapport à un schéma à 2 doses. Cependant, malheureusement cet avantage se réduit rapidement au fil du temps, quelques mois seulement après la dose de rappel.

 

Si plusieurs études ont déjà associé la 3è dose ou rappel à un risque réduit de forme sévère de COVID-19 par rapport à l'absence de vaccination, la protection supplémentaire apportée par le rappel reste imprécise. Cette étude cas-témoins qui a comparé les résultats de participants ayant reçu 2 et 3 doses de vaccin à ARNm et qui ont été hospitalisés avec et sans COVID, est l’une des premières à préciser l’effet protecteur additionnel d’une 3è dose.

Le supplément de protection apporté par le rappel est réduit de moitié à 3 mois

Les chercheurs de l’Université de Washington ont pris en compte les données de vaccination contre le COVID-19 et les antécédents de COVID-19 mais aussi les données démographiques et les comorbidités, à partir des dossiers médicaux électroniques. Ils ont calculé les risques d'hospitalisation pour COVID-19 chez les personnes ayant reçu 3 vs 2 doses de vaccin à ARNm et en fonction du délai écoulé entre la dose de rappel éventuelle et l’hospitalisation. L’analyse a porté au total sur 3.062 cas patients âgés en moyenne de 70 ans et 12.248 témoins appariés hospitalisés pour une autre cause ;

 

  • Les facteurs associés à un risque accru d'hospitalisation pour COVID-19 comprenaient l'âge >70 ans, le sexe masculin, les maladies cognitives, la maladie pulmonaire obstructive chronique, le diabète, l'immunodéficience, l'obésité, les maladies rhumatologiques et un antécédent de greffe ;
  • un rappel de vaccination ou 3è dose est associé à une réduction du risque d'hospitalisation pour COVID-19 (34,7 % des cas vs 49,3 % des témoins appariés) ;
  • un délai entre le rappel et l’hospitalisation < 50 jours associé à une réduction de 76 % du risque d’hospitalisation ;
  • de 50 à 100 jours : idem ;
  • de 101 à 150 jours à une réduction de 53 % du risque d’hospitalisation ;
  • >150 jours à une réduction de 28 % du risque d’hospitalisation.

 

Ainsi, si le rappel vaccinal est bien confirmé comme associé à une diminution du risque d'hospitalisation pour COVID, c’est-à-dire à des résultats moins sévères comparé à une vaccination standard à 2 doses, ce supplément de protection apporté par cette 3è dose diminue très rapidement avec le temps, de moitié environ à 3 mois, et presque totalement à 6 mois.

 

Ces conclusions correspondent globalement aux données d’incidence de précédentes études ayant estimé que les taux de COVID-19 chez les individus vaccinés étaient inférieurs de 55 % à 99 % par rapport aux sujets non vaccinés.

 

Enfin, même si l'ampleur de l'association s'atténue avec le temps, le risque global d'hospitalisation chez les personnes vaccinées reste modeste.