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VACCIN COVID : 6 mois après, l’immunité cellulaire reste élevée

Actualité publiée il y a 1 année 6 mois 2 jours
Clinical Infectious Diseases
L’immunité cellulaire, l’un des 2 bras armés de l’immunité adaptative se montre toujours « forte » 6 mois après une vaccination complète anti-Covid avec un vaccin à ARNm (Visuel Adobe Stock 233950564)

L’immunité cellulaire, l’un des 2 bras armés de l’immunité adaptative se montre toujours « forte » 6 mois après une vaccination complète anti-Covid avec un vaccin à ARNm. Les lymphocytes T, des cellules immunitaires qui ciblent et détruisent directement les cellules infectées -et sont également impliquées dans la coordination de la réponse immunitaire et dans la mémorisation des infections-, restent en effet présentes à des niveaux élevés 6 mois après la vaccination, conclut cette étude très positive de la Johns Hopkins Medicine (Baltimore). Les résultats montrent également que ces cellules T induites par le vaccin reconnaissent et ciblent aussi la variante delta.

 

Les lymphocytes T CD4+ sont également appelés cellules T auxiliaires car ils aident un autre type de cellule du système immunitaire, les lymphocytes B à répondre aux protéines de surface - les antigènes - sur des virus tels que le SRAS-CoV-2. Activées par les cellules T CD4+, les cellules B immatures deviennent soit des plasmocytes qui produisent des anticorps pour marquer les cellules infectées à éliminer du corps, soit des cellules mémoire qui « se souviennent » de la structure biochimique de l'antigène pour une réponse plus rapide aux futures infections. Par conséquent, une réponse des lymphocytes T CD4+ peut servir de mesure de la manière dont le système immunitaire réagit à un vaccin et produit une immunité humorale.

Immunité cellulaire et rappels de vaccination

Les lymphocytes T CD4+ (ou T auxiliaires) ciblent précisément la protéine de pointe du virus SARS-CoV-2 et ces anticorps directs contre le virus COVID-19 – y compris associé à la variante Delta- persistent 6 mois après la vaccination par un vaccin à ARNm. « De précédentes recherches ont suggéré que la réponse immunitaire humorale (le système immunitaire fait circuler des anticorps neutralisant le virus) peut chuter 6 mois après la vaccination cependant notre étude indique que l'immunité cellulaire (le système immunitaire attaque directement les cellules infectées via ces cellules T) reste élevée, résume l’auteur principal, le Dr Joel Blankson, professeur de médecine à la Johns Hopkins University School of Medicine. « La persistance de ces cellules T induites par le vaccin, ainsi que le fait qu'elles soient actives contre la variante delta, a des implications importantes pour guider le développement du vaccin COVID et déterminer le besoin de rappels de vaccination ».

 

L'étude : pour aboutir à ces conclusions, l’équipe a analysé le sang de 15 participants (10 hommes et 5 femmes), âgés en moyenne de 40 ans, avant la vaccination, entre 7 et 14 jours après la deuxième dose de vaccin Pfizer/BioNTech ou Moderna, et 6 mois après la vaccination. Aucun des participants n’avait été infecté par le SRAS-CoV-2 avant la vaccination. Cette analyse constate que le nombre de cellules T auxiliaires reconnaissant les protéines de pointe du SRAS-CoV-2

 

  • était extrêmement faible avant la vaccination (médiane de 2,7 SFU (spot-forming units) par million de peripheral blood mononuclear cells (PBMCs) ;
  • entre 7 et 14 jours après la vaccination, passe à une médiane de 237 SFU par million de PBMCs ;
  • 6 mois après la vaccination, le niveau a légèrement baissé pour atteindre une médiane de 122 SFU par million de PBMCs : c’est cependant, un niveau de cellules T encore significativement plus élevé qu'avant la vaccination, commentent les auteurs.
  • 6 mois après la vaccination toujours, la capacité des cellules T CD4+ à reconnaître les protéines de pointe au sommet de la variante delta du SRAS-CoV-2 reste intacte.

 

Certes, l’analyse a été menée auprès d’un nombre limité de participants, et avant la circulation des nouveaux variants Omicron, cependant les résultats suggèrent une certaine persistance dans la durée de l'immunité cellulaire et méritent des études plus approfondies, qui pourraient contribuer à préciser la nécessité et le délai des rappels de vaccination.