VACCIN COVID : La couverture vaccinale augmente chez les professionnels de santé
Ces nouvelles données, publiées dans le JAMA portent sur les États-Unis, cependant, elles semblent refléter une tendance plus générale d’une meilleure acceptation de la vaccination contre le COVID, chez les professionnels de santé. Alors que dans de nombreux pays, cette vaccination était, au fort de l’épidémie exigée pour l’exercice au moins en milieu hospitalier, cette étude examine comment l’obligation a laissé place à la responsabilité.
Cette obligation de vaccination constituait alors un dilemme économique autant qu'éthique et dans la plupart des pays avait été levée après « la crise » au printemps 2023. Ainsi, en France, si la vaccination des professionnels de santé reste aujourd’hui fortement recommandée, la Haute Autorité de santé (HAS) a préconisé dès mars 2023 de lever cette obligation vaccinale et les conditions de réintégration des professionnels non vaccinés ont été précisées en mai 2023, à la suite de la levée de l’obligation vaccinale. Ces obligations de vaccination avaient entrainé des réductions de personnel dans de nombreux établissements.
Aujourd’hui, nous montre cette étude, les professionnels de la santé apparaissent extrêmement bien informés sur l’efficacité des vaccins et ont vu de leurs propres yeux les dangers de la COVID-19, ce qui les amène spontanément, et plus largement, à se faire vacciner.
L’étude menée à l’université de Tulane, examine les taux de vaccination de plus de 30.000 professionnels de la santé de 45 États, dont 16 ont émis des obligations de vaccination contre le COVID. L’analyse révèle ainsi que :
- en son temps, l’obligation de vaccination a bien été efficace à accroître la couverture vaccinale chez les professionnels de santé ; les auteurs ajoutent que cela suggère que cette politique, quoique rigoriste, permet d’augmenter les taux de vaccination même au sein d’une population déjà largement vaccinée et extrêmement éduquée en matière de santé ;
- la couverture vaccinale a ainsi augmenté de 3 à 4 % au sein de groupe, en dépit d’un taux de vaccination de base déjà élevé de 86 % ;
- cette augmentation des taux de vaccination n’est observée que dans les États qui exigeaient la vaccination ;
- cette augmentation des taux est plus fortement observée chez les professionnels de santé plus jeunes, âgés de 25 à 49 ans.
L’un des auteurs principaux, Charles Stoecker, économiste de la santé à l’université de Tulane commente ces résultats : « C’est formidable du point de vue des politiques publiques, de voir ainsi augmenter les taux de vaccination au sein d »’un groupe de population déjà très fortement vacciné ; ainsi, les États qui ont proposé de passer un test COVID régulier au lieu de se faire vacciner n’ont pas obtenu les mêmes effets en termes de couverture vaccinale ».
- Enfin, aujourd’hui, et spontanément, la couverture vaccinale semble s’être stabilisée.
« En cas de nouvelle pandémie, cela montre que nous pouvons « tabler » sur un niveau de couverture vaccinale et laisser les professionnels de la santé hautement qualifiés décider par eux-mêmes ».
L’équipe travaille aujourd’hui à évaluer les avantages économiques associés aux vaccinations obtenues via ces obligations au plus fort de la pandémie.