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VARIOLE du SINGE Des mutations favorables à une accélération de sa propagation

Actualité publiée il y a 1 année 4 mois 3 semaines
Journal of Autoimmunity
Comment les mutations du monkeypox accélèrent sa réplication et sa propagation  (Visuel Adobe Stock 520927353)

Cette équipe de virologues de l’Université du Missouri-Columbia (UM) tire la sonnette d’alarme : avec les dernières mutations, le virus du monkeypox ou variole du singe a considérablement accru sa capacité d’échappement aux médicaments existants et aux vaccins. L’équipe décrypte dans le Journal of Autoimmunity, comment les mutations du monkeypox accélèrent sa réplication et sa propagation plus rapides.

 

Les chercheurs estiment à début octobre que l’incidence du monkeypox a dépassé les 77.000 cas dans le monde, on en dénombre aujourd’hui plus de 4.000 en France. Afin de mieux prédire l’évolution de l’épidémie, l’équipe a regardé comment les dernières mutations peuvent permettre au virus de devenir « plus fort et plus intelligent », c’est-à-dire échapper aux vaccins et aux antiviraux disponibles.

Des mutations récentes qui contribuent à sa virulence et son infectiosité

L’étude : l’équipe identifie les mutations spécifiques du virus monkeypox qui contribuent à son infectiosité avec plusieurs implications, notamment la modification des médicaments existants utilisés aujourd’hui pour le traitement du monkeypox ou le développement de nouveaux médicaments qui vont prendre en compte des mutations actuelles afin d’augmenter l’efficacité des traitements à réduire les symptômes et la propagation du virus.

 

L’équipe, menée par le Dr Kamlendra Singh, professeur à la MU, a analysé les séquences d'ADN de plus de 200 souches de monkeypox collectées sur plusieurs décennies, de 1965 lorsque le virus a commencé à se propager au début des années 2000 et à nouveau en 2022. Les chercheurs ont donc ainsi pu voir comment le virus avait évolué. Cette recherche aboutit à une découverte clé :

 

  • précisément, l’examen de 5 protéines spécifiques lors de l'analyse des souches du virus monkeypox, soit l'ADN polymérase, l'ADN hélicase, la protéine de pontage A22R, l'ADN glycosylase et G9R révèlent ici que les mutations se produisent à des points critiques de liaison de l'ADN là même où sont censés se lier les médicaments et les anticorps ;
  • le virus devient ainsi plus « intelligent » et mieux capable d'éviter d'être ciblé par des médicaments ou des anticorps de la réponse immunitaire de notre corps ; une évolution très favorable à l’accélération de sa propagation.
  • Un modèle informatique 3D précis des protéines du virus monkeypox a même été développé par l’équipe et va permettre de localiser encore plus précisément les mutations spécifiques, leurs fonctions et comment elles contribuent à rendre le virus plus infectieux.  

 

« Notre objectif est d'examiner les gènes spécifiques impliqués dans la copie du génome du virus, et le monkeypox est un énorme virus avec environ 200.000 bases d'ADN dans son génome. Le génome du monkeypox est converti en près de 200 protéines, il est donc doté de tout l’arsenal dont il a besoin pour se répliquer, se diviser et infecter. Ces mutations permettent au virus de s'adapter et de se propager récemment plus rapidement ».

 

Se pose la question critique de l'efficacité des médicaments actuellement approuvés par les agences sanitaires pour traiter le monkeypox : ces médicaments ont été initialement développés pour traiter le VIH et l'herpès, mais ont depuis reçu une autorisation d'utilisation d'urgence dans le but de contrôler l’épidémie récente de monkeypox. Sur ce point, les chercheurs font 2 hypothèses :

 

  1. les patients déjà traités pour le VIH et l'herpès avec ces médicaments, peuvent également avoir été infectés par le monkeypox sans le savoir. Ainsi exposé à ces médicaments, le virus du monkeypox a muté pour leur échapper ;
  2. le virus de la variole du singe pourrait aussi détourner des protéines que nous avons dans notre corps et les utiliser pour devenir plus infectieux et pathogène.