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VARIOLE du SINGE : Elle touche aussi les femmes

Actualité publiée il y a 1 année 5 mois 3 semaines
The Lancet
La variole du singe touche aussi les femmes et il s’agit de la première étude sur l'infection à monkeypox chez les femmes cisgenres et transgenres (Visuel Adobe Stock 506031044)

La variole du singe touche aussi les femmes et il s’agit de la première étude sur l'infection à monkeypox chez les femmes cisgenres et transgenres. Menée par une équipe de la Queen Mary University of London, cette série d’études de cas, publiée dans le Lancet, apporte, pour la première fois, des données ciblées sur les femmes et permet d’éclairer un peu plus, la réponse de santé publique à apporter à l'épidémie en cours.

 

Car les chercheurs anglais identifient des tableaux cliniques différentes et spécifiques à l'identité de genre et aux pratiques sexuelles. Alors que le contact sexuel est la voie de transmission la plus probable, ici chez 89 % des femmes trans et 61 % des femmes cis et des personnes non binaires, cette étude révèle que près de 25 % des femmes cis -dont le sexe assigné à la naissance est identique à leur genre actuel- ont probablement été infectées sans contact sexuel.

Elargir la réponse à l'épidémie de monkeypox en cours

L’étude est menée par une équipe de recherche internationale et dirigée par le professeur Chloe Orkin de l'Université Queen Mary de Londres. Il s’agit d’une série d'études de cas d'infections par le monkeypox lors de l'épidémie de 2022 chez des femmes cisgenres (cis) et transgenres (trans) et des personnes non binaires désignées comme de sexe féminin à la naissance. Si une première série de cas de monkeypox, chez des hommes, a déjà donné à publication, par la même équipe, dans le New England Journal of Medicine (NEJM), jusqu'à présent, les femmes ont été largement sous-représentés dans les recherches sur le monkeypox et la façon dont la maladie les affecte reste mal connue.

 

Des cliniciens de 15 pays apportent ainsi des données issues de 136 femmes (69 cisgenres, 62 transgenres) et de 5 personnes non binaires infectées par le monkeypox, infection confirmée entre le 11 mai et le 4 octobre 2022.

 

Parmi les principales conclusions d’analyse :

 

  • si le contact sexuel est la voie de transmission suspectée pour presque tous (95 à 100 %) les hommes, il l’est pour la plupart (73%) des femmes aussi, mais pas pour toutes ;
  • le contact sexuel est la voie de transmission la plus courante pour les femmes trans, mais près d'un quart des femmes cis de l'étude semblent en effet avoir contracté une infection à monkeypox sans contact sexuel ;
  • la présentation clinique chez les femmes apparaît similaire à ce qui a été observé chez les hommes (plaies muqueuses et plaies anales et génitales) ;
  • ces symptômes cliniques ont souvent été diagnostiqués à tort, dans un premier temps, comme des infections sexuellement transmissibles (IST), en particulier chez les femmes cis ;
  • alors que les hommes et les femmes trans sont plus susceptibles d'accéder à des services de santé sexuelle, les femmes cis vont consulter dans différents types de services de santé, dont les services d'urgence, les centres de soins primaires ou d’autres services hospitaliers ;
  • il existe donc un besoin d'éducation des professionnels de la santé au-delà des cliniques de santé sexuelle ou spécialisées ;
  • chez les hommes, l'ADN du monkeypox est identifié dans le sperme de 29/32 échantillons de sperme testés, chez les femmes l'ADN viral du monkeypox est retrouvé dans 100 % des prélèvements vaginaux prélevés (14/14) : cela suggère fortement un risque de transmission sexuelle par les fluides corporels ainsi que par le contact peau à peau ;
  • alors que 26% des femmes cis infectées vivaient avec des enfants, seuls 2 enfants ont contracté la variole du singe, ce qui constitue une donnée rassurante et importante, car les enfants peuvent être plus gravement touchés que les adultes, par la maladie.

 

L'auteur principal, le Dr Chloe Orkin, professeur à l'Université Queen Mary conclut : « jusqu’ici les études de cas se sont plutôt concentrées sur les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, car il s’agit du groupe le pl touché. Ainsi, la réponse de santé publique a été ciblée sur ce groupe. Cependant, à mesure que l'épidémie progresse, il devient crucial de se préparer également à répondre chez les femmes et les personnes non binaires. Il est important de mieux caractériser l’infection et d’aider les médecins à reconnaître la maladie chez les femmes ».

 

Enfin, les personnes qui s'identifient comme transgenres ou non binaires restent trop souvent sous-représentées dans la recherche.