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VARIOLE du SINGE : Un risque élevé pour l’Enfant de moins de 8 ans

Actualité publiée il y a 1 année 6 mois 4 jours
The Pediatric Infectious Disease Journal
« Variole du singe : ce que les pédiatres devraient absolument savoir » (Visuel Adobe Stock 230079059)

« Variole du singe : ce que les pédiatres devraient absolument savoir », titre cette étude, menée par des équipes de l'Université de Fribourg (Suisse) et de l'Université de Melbourne (Australie). Si le virus a, à ce jour, fait peu de cas chez enfants -quelques centaines- cette équipe de pédiatres et de virologues souhaite sensibiliser ses confrères aux risques de complications plus sévères chez les enfants âgés de 8 ans ou moins. Ces travaux, publiés The Pediatric Infectious Disease Journal, la revue de la Société européenne pour les maladies infectieuses pédiatriques, incitent ainsi à considérer cette classe d’âge comme un groupe particulièrement à risque de de forme grave de la maladie.

 

L’équipe conclut en effet que les jeunes enfants constituent un groupe cible clé pour la vaccination contre la variole et d'autres mesures urgentes si l'épidémie se diffusait plus largement. L’auteur principal, le Dr Petra Zimmermann de l'Université de Fribourg et son collègue le Dr Nigel Curtis de l'Université de Melbourne nous apportent ici un point de vue d'experts sur les risques associés à la variole du singe chez les enfants.

Les épidémies passées peuvent susciter des inquiétudes pour les jeunes enfants

Une propagation par contact étroit : en août 2022, près de 50.000 cas de monkeypox confirmés en laboratoire avaient été signalés dans le monde. Parmi ceux-ci, seuls 211 concernaient des enfants et des adolescents de moins de 18 ans. Ces données sont cohérentes avec une propagation actuelle du virus de la variole du singe en grande partie par contact sexuel ou autre contact étroit. Le rôle des autres voies de transmission, y compris via les gouttelettes et les surfaces et objets contaminés, reste à déterminer.

 

Une faible immunité en population générale : l'épidémie actuelle reflète également un faible niveau d’immunité de la population en raison des faibles taux de vaccination contre la variole ; les virus de la variole et du monkeypox sont tous deux des orthopoxvirus. La plupart des cas de monkeypox sont « spontanément résolutifs », avec une éruption cutanée qui progresse et disparaît en 2 à 4 semaines. Les symptômes peuvent être légers ou absents, ce qui suggère un sous-diagnostic et un risque de propagation supplémentaire.

 

De faibles taux signalés chez les enfants : cependant, les complications et autres conséquences graves du monkeypox chez les enfants suscitent aujourd’hui des inquiétudes particulières.

« Les enfants infectés encourent des taux d'hospitalisation et une mortalité accrus, même dans les pays riches ».

L’analyse révèle, sur la base principalement de données provenant néanmoins de pays à faible revenu, que :

 

  • les enfants de moins de 8 ans sont particulièrement exposés à un risque plus élevé de complications, notamment d'infections bactériennes potentiellement graves ;
  • les jeunes enfants peuvent également être exposés à un risque accru de complications liées au grattage et à la propagation de l'infection à d'autres parties du corps, y compris les yeux ;
  • si la plupart des patients atteints de monkeypox se rétablissent avec des soins de soutien standards, cependant, un traitement plus spécifique est nécessaire pour les cas graves et les groupes à haut risque dont les enfants de moins de 8 ans et ceux qui développent des affections cutanées sous-jacentes ;
  • ces résultats valent aussi pour d’autres groupes vulnérables, dont les femmes enceintes, les patients immunodéprimés et les personnes atteintes d'eczéma ou d'éruptions cutanées près de la bouche, des yeux et des organes génitaux.

 

Quelles options de traitement ? Les auteurs rappellent les médicaments antiviraux tels que le tecovirimat, actifs contre les orthopoxvirus ; et l'immunoglobuline anti-vaccinale (VIG), utilisée pour traiter les complications de la vaccination contre la variole. Cependant,

« aucun de ces traitements ne s'est avéré efficace contre le virus monkeypox chez l'Homme lors d'essais cliniques,

et ces traitements ne sont actuellement recommandés qu'après consultation des autorités sanitaires nationales ».

 

Et la vaccination ? La vaccination contre la variole est efficace pour prévenir la variole du singe, bien que la durée de la protection reste à définir. Mais alors que la vaccination systématique contre la variole a été interrompue après l'éradication de la variole, de nombreuses personnes n'ont jamais été vaccinées. Un nouveau type de vaccin (MVA-BN) a été approuvé par la FDA pour la prévention du monkeypox, mais il n'a pas encore été ni autorisé ni rigoureusement évalué chez les enfants.

Pour les enfants qui ont été exposés au virus de la variole du singe, des médicaments ou des vaccins pour prévenir la variole du singe ont été recommandés, encore une fois avec des données très limitées.

 

Il y a donc urgence à travailler sur les stratégies de prévention et de traitement pour ce groupe plus vulnérable. D'autant plus que le monkeypox peut être asymptomatique, l'épidémie pourrait devenir incontrôlée.

Et parmi ces stratégies, la vaccination contre la variole pourrait jouer un rôle essentiel.

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