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VIH : Une mutation protectrice vieille de 9.000 ans

Actualité publiée il y a 20 heures 56 min 27 sec
Cell
Ces travaux sur l’évolution du virus de l'immunodéficience humaine précisent où et quand cette mutation est apparue, et comment elle a protégé nos ancêtres contre des maladies anciennes (Visuel Adobe Stock 624645864)

Ces chercheurs de Université de Copenhague identifient et cartographient une mutation génétique vieille de 7.000 ans qui protège contre le VIH, apportant ainsi une nouvelle compréhension de l’infection. Alors que la médecine moderne contre le VIH repose sur une mutation génétique commune, ces travaux sur l’évolution du virus de l'immunodéficience humaine précisent où et quand cette mutation est apparue, et comment elle a protégé nos ancêtres contre des maladies anciennes. Avec des implications thérapeutiques possibles.

 

En effet, 18 à 25 % de la population est porteuse d'une mutation génétique qui peut la rendre résistante, voire immunisée contre le VIH. Ces connaissances sont utilisées pour développer des traitements modernes contre le virus. Jusqu'à présent, on ignorait où, quand et pourquoi cette mutation protectrice s'était produite.

Le VIH est une maladie relativement récente

– vieille de moins de 100 ans ; il est donc presque fortuit et fascinant qu'une variation génétique apparue il y a des milliers d'années protège également contre un virus moderne comme le VIH. Cependant, l’un des auteurs principaux, le Dr Simon Rasmussen du Centre de recherche métabolique fondamentale (CBMR) de l'Université de Copenhague, précise : « Il s'avère que

la variante protectrice est apparue il y a entre 6.700 et 9.000 ans,

chez un individu vivant dans une région proche de la mer Noire ».

 

L’étude utilise une technologie d’analyse ADN avancée afin de cartographier le matériel génétique de 2.000 participants puis une nouvelle méthode basée sur l'intelligence artificielle (IA) pour identifier la mutation dans l'ADN ancien à partir d'ossements anciens. Au total, l’équipe a ainsi analysé plus de 900 squelettes datant du début de l'âge de pierre à l'ère viking. Cette analyse a permis de déterminer où et quand la mutation est apparue :

 

  • pendant une période, la mutation est totalement absente, puis elle apparaît soudainement et se propage à une vitesse incroyable ;
  • en combinant ces données avec les connaissances sur les migrations humaines de l'époque, l’origine de la mutation est localisée chez une personne originaire de la mer Noire il y a environ 9.000 ans ;
  • de cette origine, descendent tous les porteurs de la mutation ;
  • à partir de là, la mutation s'est propagée rapidement parce qu'elle a conféré un avantage à nos ancêtres.

 

« Les porteurs de cette mutation survivaient mieux, probablement parce qu'elle régulait leur système immunitaire à une époque où les humains étaient exposés à de nombreux nouveaux agents pathogènes ».

 

Quel processus ? Cette variation perturbe un gène immunitaire. Ce qui peut paraître négatif à premier abord, mais est très probablement bénéfique. Car un système immunitaire trop agressif peut être mortel. Avec la transition des modes de vie des humains, qui étaient des chasseurs-cueilleurs puis ont développé des sociétés agricoles et industrielles, la pression des maladies infectieuses s’est accrue, et un système immunitaire mieux régulé a alors constitué un avantage de survie.

 

N.B. Cette étude a été soutenue par la Fondation Novo Nordisk à l'Université de Copenhague.