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La violence des bébés et des tout jeunes enfants (1/6)

Article publié dans santé log Soins à domicile n° 10 le 15-11-2010

L'homme, cet « animal sauvage », les conceptions innéistes

Comment aborder la question de l'agressivité des bébés et des jeunes enfants ? Lorsqu'on les voit sagement endormis, un sourire béat aux lèvres, comment imaginer qu'ils aient une vie fantasmatique remplie de violence et de haine ? Pourtant, personne ne saurait nier l'existence de l'agressivité au cœur de l'existence humaine puisque nous en sommes les témoins et les victimes chaque jour, voire les auteurs. Lorsqu'on accepte de voir la voracité orale des enfants, leurs conduites « méchantes » à l'égard de leurs congénères, leurs vœux de mort à l'égard de leurs parents, comment accepter que cette vie fantasmatique hostile, voire violente, puisse se traduire aussi dans des actes, tout comme chez les adultes que nous sommes ? Selon de nombreux historiens et sociologues, il semblerait cependant que les conduites violentes, individuelles et collectives, aient régressé depuis deux siècles. Nous avons vu récemment, avec le projet de loi sur le dépistage précoce des troubles comportementaux des enfants avant trois ans, suite à un rapport de l'INSERM, combien cela était encore aujourd'hui « impensable »: Détectons et éradiquons au plus vite la violence des tout-petits. Une recherche qui, rappelons-le, s'inscrivait dans la droite ligne de la classification psychiatrique américaine (le fameux « DSM », le répertoire officiel des maladies mentales remis à jour tous les cinq ans) quant aux comportements infantiles « violents », « troublés », « turbulents », « hyperactifs », etc., autant de « violations graves des règles établies »… Une recherche qui s'inspirait également des travaux du psychopédagogue et criminologue canadien R. Tremblay concluant que l'agressivité n'est pas apprise mais innée et qu'elle peut être dépistée et inhibée avant l'âge de deux ans. Nous n'entrerons pas ici dans ce débat polémique et idéologique, mais proposerons un exposé critique de la problématique. Il appartiendra à chacun à partir de ces données de se faire sa propre opinion. Pour cela, nous étudierons successivement les conceptions générales de l'agressivité, sans oublier les concepts afférents et connexes.

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