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RESTRICTION CALORIQUE: Duper le métabolisme pour prolonger la vie

Actualité publiée il y a 7 années 9 mois 5 jours
Aging Cell

Il a déjà été démontré que le jeûne et la restriction calorique favorisent une plus longue espérance de vie. Si le mécanisme sous-jacent à cet effet n’est pas tout à fait bien compris, on sait également que cette réduction de l'apport alimentaire entraîne une augmentation de la longueur des télomères (les extrémités des chromosomes) avec un effet protecteur sur l'ADN et le matériel génétique. Mais cet effet bénéfique est-il directement lié à la restriction de l’apport alimentaire ou à la perception qu’en a notre organisme ? Ces travaux du Buck Institute (Californie) soutiennent qu’en « dupant » notre métabolisme et en lui faisant croire qu’il est situation de jeûne, non seulement l’effet durée de vie est bien maintenu mais il est augmenté… Une toute nouvelle voie de recherche anti-âge, présentée dans la revue Aging Cell.

Ici les chercheurs « trompent » le ver C. elegans, lui font croire à l'état de restriction calorique, ce qui prolonge leur durée de vie de 50%. Mais comment faire croire à notre métabolisme, à la restriction calorique ?


Les chercheurs californiens utilisent une molécule capable de modifier la perception de la nourriture, chez le ver C. elegans. Ils ouvrent ainsi une toute nouvelle voie de développement de médicaments permettant d'imiter les effets positifs d'un régime spartiate. Le principe de cette molécule est incroyable : elle bloque totalement la détection des aliments, ici dans la « bouche » du ver qui détecte que sa bouche est vide, même quand elle est remplie de nourriture. Des voies sensorielles influent alors sur le métabolisme du ver, qui se met en situation physiologique similaire à celle de la restriction alimentaire. Et même quand il s'alimente normalement bien sûr. Grâce à ces travaux, les chercheurs identifient donc ces voies sensorielles primaires comme de nouvelles cibles pharmacologiques prometteuses.

Une petite molécule, nommée NP1 : Pour parvenir à cette conclusion, il a fallu tester plus de 30.000 molécules chez le ver, structurellement apparentées à celles déjà identifiées comme impliquées dans les mécanismes liés à la restriction calorique. Une petite molécule, nommée NP1 semble jouer un rôle clé dans la perception de l'alimentation chez l'animal : elle active un neurotransmetteur activé normalement en situation de restriction calorique qui fait basculer le métabolisme normal de l'animal dans un état réel de restriction calorique.

Des voies sensorielles, cibles médicamenteuses prometteuses : cibler les mécanismes impliqués dans les voies sensorielles, c'est-à-dire dans la perception de la restriction, pourrait s'avérer plus efficace que cibler les voies -qualifiées de secondaires par les chercheurs- qui détectent les niveaux d'énergie ou de nutriments absorbés au niveau cellulaire. En d'autres termes, cibler les voies sensorielles pourrait entraîner une réponse plus rapide des autres systèmes associés dans le corps et permettre d'identifier « la fameuse clé de la longévité humaine », suggèrent les chercheurs.

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