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AIDANTS : Face aux maladies chroniques, les maris sont plus démunis

Actualité publiée il y a 4 années 4 mois 2 semaines
The Journals of Gerontology Series b
Au fur et à mesure que les couples mariés vieillissent et développent ces maladies chroniques, les exigences quotidiennes de gestion de leurs propres problèmes de santé et de ceux de leur conjoint entraînent de lourdes conséquences psychologiques

Les vœux de mariage comprennent un soutien mutuel, y compris dans la maladie. Mais comment les couples mariés font-ils psychologiquement face au vieillissement et aux maladies chroniques liées à l’âge ? Cette étude de la Michigan Medicine, présentée dans le Journals of Gerontology, révèle une augmentation des symptômes de dépression au fil du temps, en particulier lorsque des comorbidités, parfois "discordantes" entre les conjoints, nécessitent différents types de soins, de la part d’un des conjoints. Un fardeau qui semble peser plus lourd lorsque c’est le mari qui doit jouer le rôle de l’aidant.

 

L’étude suggère qu’au fur et à mesure que les couples mariés vieillissent et développent ces maladies chroniques, les exigences quotidiennes de gestion de leurs propres problèmes de santé et de ceux de leur conjoint entraînent parfois de lourdes conséquences psychologiques. Les femmes semblent plus à même de prendre l’initiative de veiller à la santé et au bien-être émotionnel du couple, et si besoin d’apporter les soins nécessaires à leur mari. En revanche, les maris sont souvent démunis devant les soins à apporter à leur partenaire, leurs niveaux de stress augmente et leur santé mentale se détériore.

Les hommes ont souvent besoin d'un soutien plus important dans leur rôle d’aidant

Les maris "s’en tirent" moins bien : l'analyse des données d’une cohorte de 1.110 couples mariés âgés suivis durant plus de 8 ans montre que les hommes qui doivent apporter des soins multiples souffrent de symptômes dépressifs croissants. Plus largement,

  • à l’inclusion, moins de 10% des femmes et moins de 7% des hommes participant à l'étude présentaient des symptômes de dépression suffisamment sévères pour avoir eu une prescription de traitement ;
  • la montée des symptômes dépressifs ne commence que quelques années après la première évaluation et le premier diagnostic de maladie ;
  • les symptômes de dépression augmentent avec le temps chez les hommes et les femmes mariés souffrant de 2 maladies chroniques ou plus et nécessitant différents types de soins dont un régime alimentaire spécial, un traitement pour une maladie cardiaque, un diabète, ou une arthrite…mais plus sévèrement chez les aidants hommes.
  • lorsque les 2 partenaires ont tous deux des problèmes de santé chroniques et besoin de soins différents de ceux reçus par leur partenaire (maladies discordantes), les maris « s'en tirent à nouveau moins bien ». Leurs symptômes de dépression deviennent significativement plus sévères, alors que cette réponse au stress n’est pas observée chez les femmes.

 

 

Une fenêtre d’intervention et de soutien : ces résultats suggèrent qu'il existe une fenêtre au cours de laquelle, soutenir l’un ou l’autre des conjoints, face au besoin de soins pour lui-même et son partenaire, permettrait d'empêcher le développement ou l'aggravation de la dépression. Il s’agit de ces quelques mois et années qui suivent le premier diagnostic de maladie chronique et la première prescription de soins. Les chercheurs suggèrent de développer alors k'éducation et la prévention par le mode de vie chez les couples âgés et même lorsqu’ils sont déjà diagnostiqués avec comorbidités : « Il s’agit de mettre l'accent sur des comportements de vie généralement bénéfiques qui contribuent au maintien optimal de la santé physique et mentale, en particulier lorsqu’on apporte un soutien et des soins à son conjoint ».

« Nous devons mieux comprendre comment l'évolution de la santé affecte la dynamique de couple », concluent les chercheurs. Le fait que tant de maris connaissent une augmentation progressive des symptômes dépressifs, suggère un besoin de soutien plus important chez les hommes âgés qui doivent apporter ces soins.

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