ALCOOL : Compenser ses effets par l’exercice et l’alimentation

Cette étude menée par une équipe de gastroentérologues de l'université de l'Indiana révèle les avantages possibles de l'alimentation et de l'exercice physique contre les effets néfastes de l'alcool sur la santé hépatique. Ces 2 mesures d’un mode de vie sain permettent même, selon ces conclusions publiées dans le Journal of Hepatology, de compenser l’augmentation du risque de décès associé de cause hépatique.
En d’autres termes, une alimentation saine et l'activité physique réduisent significativement la mortalité hépatique liée à l'alcool. La recherche souligne ainsi 'importance de prendre en compte d'autres comportements liés au mode de vie pour estimer le risque hépatique lié à l'alcool, en particulier à l'échelle d'une population.
On estime que dans les pays riches, plus de la moitié des adultes consomment régulièrement de l'alcool. Les risques liés à la consommation d'alcool sont bien documentés, en particulier ceux de l’alcoolodépendance, avec des preuves solides reliant la consommation excessive et excessive d'alcool à une mortalité plus élevée, toutes causes confondues et par cause (dont cancer, maladies du foie, maladies cardiovasculaires).
De précédentes études épidémiologiques ont néanmoins suggéré qu'une faible consommation d'alcool (1 à 2 verres par jour) pourrait être associée à une diminution des risques de maladies cardiovasculaires, de cancer et de problèmes hépatiques. Cependant, ces résultats nécessitent une interprétation prudente en raison de facteurs de confusion résiduels et de comportements de vie non non pris en compte dans ces analyses, qui peuvent influencer les niveaux de risques mesurés.
L’auteur principal, le Dr Naga Chalasani, gastroentérologue à l'Université de l'Indiana, relève ainsi : « Il existe un manque important de connaissances concernant l'interaction entre les habitudes alimentaires et l'activité physique et la mortalité hépatique imputable à l'alcool. On ne sait pas encore clairement si une alimentation saine ou une activité physique accrue expliquent les différences de risque de mortalité hépatique entre les abstinents à vie et les consommateurs d'alcool légers à modérés ».
La singularité de cette étude réside en effet dans sa capacité à évaluer simultanément les effets modérateurs de 2 comportements importants liés au mode de vie sur le risque de mortalité hépatique, et selon différents niveaux et modes de consommation d'alcool.
L’étude analyse les données d'une vaste cohorte multiethnique, soit les données de 60.334 adultes participant à l'enquête NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) et rapproche ces données de la consommation d'alcool autodéclarée (classée comme légère, modérée ou excessive) et des taux de mortalité. Cette analyse constate que :
-
toute consommation quotidienne d'alcool ou toute consommation excessive d'alcool est associée à un risque accru de mortalité hépatique ;
- une alimentation saine et une activité physique accrue réduisent le risque de décès de cause hépatique, quel que soit le niveau de consommation, même chez les personnes qui consomment beaucoup ou qui consomment de l’alcool en excès ;
- si les femmes présentent un risque significativement plus élevé de décès hépatique lié à l'alcool que les hommes, elles bénéficient également d'une meilleure protection hépatique grâce à l'activité physique et à une alimentation saine -même si elles « boivent » ;
- une alimentation riche en légumes, fruits, céréales, fruits de mer, protéines végétales et bonnes graisses, tout en réduisant l'apport en « calories vides » provenant des graisses solides, de l'alcool et des sucres ajoutés, est fortement associée à un risque réduit de décès d'origine hépatique ;
- les communautés plus défavorisées sont exposées à une consommation d'alcool à risque plus élevé, en partie en raison d’une alimentation déséquilibrée et d’une sédentarité accrue. Ces personnes sont donc exposées à une mortalité hépatique accrue.
On retiendra donc que l'adhésion à un niveau élevé d'activité physique et/ou à une alimentation de qualité est associée à un moindre risque de décès d'origine hépatique, tous modes de consommation confondus,
- avec une réduction du risque de mortalité hépatique de 36 % et 69 % grâce à l'activité physique ;
- avec une réduction du risque de mortalité hépatique de 86 % et 84 % grâce à une alimentation plus saine.
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