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ALZHEIMER : Comment un dysfonctionnement endothélial laisse passer la maladie

Actualité publiée il y a 2 semaines 3 jours 13 heures
Nature Medicine
L'étude contribue à expliquer le lien de mieux en mieux documenté entre dysfonctionnement cérébrovasculaire et déclin cognitif (Visuel Adobe Stock 915110411)

Cette équipe de neuroscientifiques de l’Université du Connecticut (UConn) révèle un nouvel indice sur les causes des maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer et la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et contribue à expliquer le lien de mieux en mieux documenté entre dysfonctionnement cérébrovasculaire et déclin cognitif. Ces travaux, publiés dans la revue Nature Neuroscience, désignent un gène spécifique, présent dans le noyau des cellules endothéliales qui perturbe la protection de la barrière hémato-encéphalique et « laisse passer » les protéines toxiques en cause dans ces maladies.

 

Car il s’agit précisément de santé endothéliale, soit des petits vaisseaux présents dans le cerveau, qui perturbe les voies principales de la barrière hémato-encéphalique dans la neurodégénérescence. La barrière hémato-encéphalique joue un rôle de barrière protectrice essentielle, protégeant le cerveau des facteurs circulants susceptibles de provoquer une inflammation et un dysfonctionnement. Bien que de nombreux types cellulaires contribuent à son fonctionnement, les cellules endothéliales, la paroi interne des vaisseaux sanguins, en sont le principal composant.

 

Si de précédentes recherches ont suggéré un rôle clé du dysfonctionnement de la barrière hémato-encéphalique dans la neurodégénérescence, la contribution spécifique des cellules endothéliales n’avait jamais été précisée.

 

L’auteur principal, le Dr Patrick Murphy, chercheur à l'UConn, voit ici les promesses de cette nouvelle piste qui consisterait débloquer la voie cellulaire clé à l’origine de maladies neurodégénératives.

 

L’étude explore en effet le dysfonctionnement vasculaire associé aux maladies neurodégénératives. L’équipe relève un défi majeur : les cellules endothéliales sont rares et difficiles à isoler des tissus, ce qui complique encore l’analyse des voies moléculaires impliquées dans la neurodégénérescence. Ici, les scientifiques, grâce à une approche innovante, ont enrichi ces cellules à partir de tissus congelés conservés dans une biobanque des NIH. Grâce à différentes technologies de pointe, les chercheurs observent que :

 

  • les cellules endothéliales de 3 maladies neurodégénératives différentes – la maladie d’Alzheimer, la sclérose latérale amyotrophique et la démence frontotemporale présentent des similitudes frappantes et qui les distinguent de l’endothélium en bonne santé ;
  • les cellules endothéliales de ces 3 maladies neurodégénératives présentent une déplétion de TDP-43, une protéine de liaison à l’ARN ;
  • la découverte de cette déplétion offre une nouvelle cible, le fait qu’elle soit commune à plusieurs maladies neurodégénératives ouvre la voie à de nouvelles options thérapeutiques ciblant la vascularisation elle-même, dans la neurodégénérescence ; ces cellules endothéliales particulières ouvrent la voie au ciblage de ce dysfonctionnement endothélial afin de prévenir la neurodégénérescence, ainsi qu’au développement de biomarqueurs à identifier partir du sang de patients atteints.

« La dysfonction cérébrovasculaire n'est pas seulement un dommage collatéral, 

elle influence activement la progression de la maladie », concluent les chercheurs.


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