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ALZHEIMER : Principaux prédicteurs de risque chez les très âgés

Actualité publiée il y a 2 semaines 3 jours 17 heures
Neurology
La gravité des dépôts amyloïdes dans le cerveau – et pas seulement l’âge ou l’évolution de la charge amyloïde –constituent une clé diagnostique pour déterminer quels sont les patients les plus à risque de maladie d’Alzheimer (Visuel Adobe Stock 483897781)

Cette équipe de recherche de l’Université de Pittsburgh suggère que la gravité des dépôts amyloïdes dans le cerveau – et pas seulement l’âge ou l’évolution de la charge amyloïde –constituent une clé diagnostique pour identifier les patients les plus à risque de maladie d’Alzheimer et pouvant le mieux bénéficier des nouveaux traitements anti-amyloïdes. Ces données, publiées dans la revue Neurology, incitent donc les neurologues à prendre en compte la charge initiale d'amyloïde, la santé cognitive, les autres lésions cérébrales possibles, plus que l’évolution de l'accumulation d'amas bêta-amyloïdes toxiques pour évaluer, chez leurs patients, le risque de démence et d’Alzheimer.

 

Car si l'accumulation caractéristique d'amas bêta-amyloïdes toxiques s'accélère avec la vieillesse, chez tous les patients, la charge amyloïde de base et la santé globale du cerveau apparaissent des prédicteurs plus puissants de développement de la maladie d’Alzheimer. En d’autres termes, seule l'accumulation d'amyloïde ne constitue pas un marqueur de risque suffisant et lorsque les patients sont cognitivement normaux, « il convient de prendre également en compte d’autres marqueurs pour améliorer la mise en œuvre des traitements contre la démence », précise ici l'auteur correspondant, le Dr Oscar Lopez, professeur de neurologie à Pitt.

La présence, la quantité et la distribution globales d’amas bêta-amyloïde dans le cerveau constituent un symptôme voire une pathologie couramment associée à la maladie d’Alzheimer. Cependant, ce constat procède d’études menées majoritairement auprès de participants âgés, mais de moins de 80 ans. Or, les personnes âgées de 80 ans et plus présentent la prévalence la plus élevée de maladie d’Alzheimer. Ainsi, écrivent les chercheurs, « le lien entre l’accumulation d’amas bêta-amyloïde dans le cerveau et la démence chez les personnes âgées reste flou ».

 

L’étude réexamine donc la relation entre les dépôts de bêta-amyloïde et l’incidence des démences chez 94 personnes âgées en bonne santé cognitive et âgés en moyenne de 85 ans à l’inclusion. Ces participants ont été suivis pendant 11 ans ou jusqu'à leur décès et ont passé au moins 2 PET-scans au cours de l'étude afin d’évaluer le dépôt amyloïde dans le cerveau. Cette étude révèle :

 

  • sans surprise, une augmentation constante de l’accumulation de bêta-amyloïde

chez tous les participants au fil du temps, indépendamment de leur charge initiale au début de l’étude : cela suggère déjà que seule l’évolution de cette charge amyloïde ne constitue pas un caractère distinctif de l’incidence de la démence ;

  • cette accumulation est significativement plus rapide chez les patients âgés de 80 ans et plus que chez les participants à la fin de la soixantaine, ce qui est en ligne avec la présence plus élevée de bêta-amyloïde chez les personnes les plus âgées ;
  • très peu de participants développent une démence sans avoir de dépôts de bêta-bêta dans le cerveau ;
  • la charge initiale d’amyloïde est associée au développement en moyenne 2 ans plus tôt de la démence vs absence de charge initiale d’amyloïde.

 

En conclusion, l’évolution à court terme de la charge bêta-amyloïde à elle seule sur une période ici d’un peu moins de 2 ans, ne permet donc pas de prédire le risque futur de démence. En revanche, la gravité de la charge initiale ainsi que d'autres marqueurs de lésions cérébrales (lésions de la substance blanche, diminution de l'épaisseur de la matière grise dans le cortex cérébral) sont des prédicteurs de risque plus puissants, qui indiquent qu'un processus pathologique est en marche.

L’étude confirme également que l'accumulation d'amyloïde dans le cerveau est un processus qui prend des décennies

et se produit dans le contexte d'autres pathologies cérébrales, en particulier les maladies des petits vaisseaux (maladie cérébrovasculaire).

 

L’équipe va maintenant regarder s'il existe un processus vasculaire se produisant parallèlement au dépôt de bêta-amyloïde.

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