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ALZHEIMER : Une maladie avant tout cérébrovasculaire ?

Actualité publiée il y a 2 années 2 mois 3 semaines
eLife
La recherche met en avant le rôle la maladie cardiaque (ou vasculaire) qui, dès la quarantaine induit une rupture du couplage neurovasculaire, un mécanisme important dans notre cerveau qui contrôle la quantité de sang fournie à nos neurones et en fonction de leurs besoins (Visuel Adobe Stock 292919746)

Les maladies cardiaques provoquent un dysfonctionnement cérébral précoce qui peut tripler les niveaux de bêta-amyloïde, une protéine clé de la maladie d'Alzheimer, confirme cette étude de neurologues de l’Université de Sheffield qui va un peu plus loin dans l’étiologie cérébrovasculaire de cette forme de démence. Les conclusions, présentées dans la revue eLife, mettent un peu plus en avant le rôle la maladie/ cardiaque (ou vasculaire) qui, dès la quarantaine induit une rupture du couplage neurovasculaire, un mécanisme important dans notre cerveau qui contrôle la quantité de sang fournie à nos neurones et en fonction de leurs besoins.

 

Ce découplage signifie en clair que le cerveau ne reçoit pas assez d'oxygène et, qu’avec le temps, cela conduit à la démence. Cette pathologie cardiaque pourrait induire un dysfonctionnement cérébral qui pourrait conduire à la démence avant même l'accumulation de plaque dans les vaisseaux sanguins du cerveau : le sang ne pourrait alors plus atteindre les neurones qui en ont besoin. Enfin, la recherche révèle également que la combinaison de la maladie cardiaque et d'un gène clé de la maladie d'Alzheimer triple la quantité d'une protéine favorisant le développement de « l’Alzheimer ».

Un lien direct de la maladie cardiaque au trouble cérébral

Une insuffisance de sang pour la même quantité d'activité cérébrale : la recherche confirme un lien plus direct entre les maladies cardiaques et un dysfonctionnement cérébral à un stade précoce, qui favoriserait la démence et triplerait les niveaux de protéine toxique dans le cerveau. Par quel processus ? La maladie cardiaque provoque la « panne » d'une fonction cérébrale clé qui relie l'activité cérébrale et le flux sanguin, ce qui signifie que le cerveau reçoit moins de sang pour la même quantité d'activité. Cette panne se produit chez les patients cardiaques avant même l'accumulation de graisse dans les vaisseaux sanguins du cerveau (athérosclérose) et précède la démence. Jusqu'à présent, on ignorait comment et pourquoi certaines formes de démence vasculaire peuvent survenir des années avant l'apparition de l'athérosclérose dans le cerveau.

 

Une prédisposition génétique démultipliée en cas de problème cardiaque : la combinaison d'une maladie cardiaque et d'une prédisposition génétique à la maladie d'Alzheimer triple la quantité de bêta-amyloïde, une protéine qui s'accumule et déclenche la maladie d'Alzheimer, et augmente les niveaux d'un gène inflammatoire (IL1) dans le cerveau.

 

Un couplage neurovasculaire qui adapte le flux sanguin au besoin de nos neurones : l’auteur principal, le Dr Osman Shabir, de l'Université de Sheffield insiste aujourd’hui sur l’impact de la maladie cardiaque comme facteur de risque majeur de maladie d'Alzheimer et la démence. Ces nouvelles découvertes approfondissent considérablement la compréhension des liens entre les maladies cardiaques et la démence : « les maladies cardiaques à la quarantaine provoquent la rupture du couplage neurovasculaire, un mécanisme important dans notre cerveau qui contrôle la quantité de sang fournie à nos neurones. Cette panne signifie que le cerveau ne reçoit pas assez d'oxygène en cas de besoin et, avec le temps, cela conduit à la démence ».

 

Quelles pistes thérapeutiques ? Un médicament contre l'arthrite qui cible l'IL1 est actuellement en cours de test. L'objectif est de valider sa capacité à inverser ou réduire le dysfonctionnement cérébral causé par une maladie cardiaque. Enfin, ces travaux confirment que les lésions cérébrales peuvent également aggraver la régulation du flux sanguin cérébral, suggérant des mécanismes par lesquels des blessures ou des chutes pourraient également favoriser le développement de démences.

 

On retiendra donc de cette étude, un mécanisme de découplage entre nos neurones et leurs besoins en oxygénation, avant même le processus d’athérosclérose plus fréquemment invoqué dans la pathogenèse de l’Alzheimer.

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