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ARTHROPLASTIE du GENOU : Plus d’antibiotique n’est pas la solution

Actualité publiée il y a 4 mois 2 semaines 3 jours
NEJM
En ce qui concerne les infections liées aux arthroplasties, la vancomycine notamment, ne règle pas le problème et pourrait même l‘aggraver (Visuel Adobe Stock 599167908)

« Plus n'est pas toujours mieux », résume cette équipe de chirurgiens orthopédiques de l’Université Monash (Australie) qui conduit cet essai sur le bon usage des antibiotiques pour prévenir les infections liées aux arthroplasties du genou. Ainsi, en ce qui concerne les infections liées aux arthroplasties, la vancomycine notamment, ne règle pas le problème et pourrait même l‘aggraver, conclut cette étude publiée dans le New England Journal of Medicine (NEJM).

 

Avec le vieillissement des populations, les arthroplasties du genou et de la hanche sont en augmentation partout dans le monde. Si les infections postopératoires restent rares -chez 1 à 5 % des patients- elles entraînent une morbidité et une mortalité élevées. Le traitement standard en cas d’infection liée à l’arthroplastie est un antibiotique, la céfazoline, donné au moment de la chirurgie pour prévenir l'infection.

 

Cependant, avec l’augmentation des bactéries résistantes aux antibiotiques, les experts s’interrogent sur l’intérêt de l’ajout d’un 2è antibiotique, la vancomycine, afin de prévenir encore mieux le risque d’infection. La vancomycine est un antibiotique couramment utilisé pour lutter contre le SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, ou « staphylocoque doré ») et de nombreux services dans le monde ont adopté la pratique consistant à combiner la céfazoline et la vancomycine, en dépit de l'absence de preuves de bénéfice.

Faut-il combiner la vancomycine à la céfazoline pour prévenir les infections liées aux arthroplasties ?

L’étude, un essai clinique mené par des chirurgiens orthopédistes et des médecins infectiologues, sur la prophylaxie chirurgicale antibiotique, est mené auprès de 4.239 patients exempts d’antécédents de SARM, dans 11 hôpitaux à travers l'Australie. Les patients ont été répartis pour recevoir soit de la vancomycine, soit un placebo, en association avec de la céfazoline. L’analyse conclut que :

 

  • l'ajout de vancomycine ne protège pas mieux contre les infections ;
  • cet ajout pourrait même entraîner davantage d'infections et davantage d'effets indésirables pour les patients : ainsi, chez les patients subissant une arthroplastie du genou, le risque d'infection s’avère plus élevé dans le groupe vancomycine (taux d'infection de 5,7 %) vs groupe témoin (taux d'infection de 3,7 %).

 

L’auteur principal, le Dr Trisha Peel, professeur à la Monash University Central Clinical School, conclut : « étant donné le nombre d'arthroplasties réalisées dans le monde, notre essai a répondu à la question importante de savoir si davantage d'antibiotiques sont meilleurs pour les patients subissant une arthroplastie.

La réponse définitive étant « non ».

Cet essai devrait avoir un impact significatif sur la pratique clinique, soulignent les auteurs.

 

« Plus d'antibiotique n’est pas toujours meilleur et chez certains patients, c’est même pire ».

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