OSTÉOPOROSE : Un peptide en injection pour redensifier les os
Des injections d’un peptide spécifique pourrait permettre de renforcer la densité osseuse dégradée par l'ostéoporose et de retrouver une bonne santé osseuse, suggère cette étude de l’Université du Delaware. Des travaux présentés dans la revue Pharmacometrics and Systems Pharmacology qui apportent un début de réponse au besoin désespéré de nouveaux traitements contre l’ostéoporose.
Ces scientifiques du Delaware rapportent ici les effets de dosages d'un peptide particulier, pouvant contribuer à renforcer voire rétablir la densité osseuse chez des patients atteints d'ostéoporose. L'idée est de rebooster le rythme de reconstruction de l'os qui décline avec l'âge ou l'apparition de l'ostéoporose et de ralentir le processus de dégradation osseuse. Car les traitements pharmacologiques actuels, en particulier les bisphosphonates ciblent les cellules impliquées dans la dégradation osseuse (ostéoclastes). Seul le traitement par parathormone ou hormone parathyroïdienne cible les voies impliquées dans la formation osseuse (ostéoblastes) mais les médecins doivent prescrire en combinaison des bisphosphonates pour cibler simultanément la dégradation osseuse. Cette collaboration interdisciplinaire, de biologistes et de mathématiciens souhaite atteindre les 2 objectifs. Ici le biologiste montre que le traitement d'une souris avec un peptide connu, CK2.3, augmente la densité minérale osseuse. Le mathématicien calcule les doses adaptées aux humains.
Selon le modèle présenté, les injections de CK2.3 pourraient être capables d'augmenter la densité minérale osseuse en réduisant la dégradation osseuse et en augmentant simultanément la formation osseuse.
-Le travail des biologistes a été de concevoir le peptide mimétique CK2.3 et de montrer qu'il permettait d'augmenter, sur une souris modèle d'ostéoporose, la densité minérale osseuse. L'injection sous-cutanée a ainsi entraîné l'augmentation de la formation osseuse et diminué la dégradation osseuse dans la couronne du crâne.
-La modélisation mathématique qui permet de convertir de grands ensembles de données (biologiques) en connaissances utilisables en pratique, a permis de calculer ici le dosage nécessaire aux humains, à partir des effets constatés chez la souris et, bien entendu, des caractéristiques biologiques de la souris et de l'Homme : « Une souris et un humain sont différents à bien des égards », expliquent les auteurs, calculer un dosage est donc plus complexe que d'ajuster simplement des différences de poids, par exemple. L'objectif était précisément de préciser la concentration locale de CK2.3 sur le site de formation osseuse, puis d'estimer l'augmentation de densité minérale osseuse.
Une étude qui ouvre une nouvelle voie thérapeutique, celle du peptide CK2.3. Un type de collaboration qui permet qu'un principe actif le soit sans devenir toxique, et de définir la posologie, la dose, ou la forme galénique…d'un candidat médicament.
Feb, 2017 DOI: 10.1002/psp4.12154 Mathematical modeling of the effects of CK2.3 on mineralization in osteoporotic bone (Visuel@Jeff Chase, University of Delaware)
Plus de 100 études sur l'Ostéoporose
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