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ARTHROSE : La warfarine dangereuse pour les articulations ?

Actualité publiée il y a 3 années 4 mois 1 semaine
ACR Convergence
La warfarine, un médicament à base de vitamine K largement prescrit pour prévenir les caillots sanguins, est associée à un risque significativement plus élevé d'arthroplastie du genou et de la hanche chez les patients atteints d’arthrose (Visuel Adobe Stock 171289849)

Cette nouvelle recherche présentée à l'ACR Convergence, le Congrès annuel de l'American College of Rheumatology, montre que l'utilisation de la warfarine, un médicament anti-vitamine K (AVK) largement prescrit pour prévenir les caillots sanguins, est associée à un risque significativement plus élevé d'arthroplastie du genou et de la hanche chez les patients atteints d’arthrose.

 

L'arthrose est une maladie articulaire courante qui affecte le plus souvent les personnes d'âge moyen à avancé. On décrit fréquemment la maladie comme une usure des articulations, mais on sait aujourd’hui que l'arthrose atteint toute l'articulation, dont le cartilage, la muqueuse articulaire, les ligaments et les os.

La warfarine est le plus vieux des anticoagulants et est utilisée depuis des décennies pour prévenir la formation de caillots sanguins qui entraînent des accidents vasculaires cérébraux, des crises cardiaques ou la thrombose veineuse profonde (TVP), en particulier chez les patients atteints de troubles comme la FA (fibrillation auriculaire), des problèmes circulatoires, une insuffisance cardiaque ou à antécédent de crise cardiaque.

La carence en vitamine K a déjà été associée à l'arthrose, alors "pourquoi pas" les AVK ?

De récentes recherches montrent qu’une supplémentation en vitamine K peut réduire la progression de l'arthrose. Cependant, aucune étude à ce jour n'a évalué si l'utilisation de la warfarine, un antagoniste de la vitamine K peut être aggraver ou favoriser le développement de l'arthrose. L’étude évalue ainsi l’effet de la warfarine sur l’incidence de l’arthroplastie du genou et de la hanche chez les patients arthritiques, cette intervention étant un marqueur d'aggravation de la maladie.

 

Clarifier ce risque associé à la warfarine : les rhumatologues de la Boston University ont émis l'hypothèse que la perturbation du fonctionnement des protéines osseuses et cartilagineuses par un AVK peut entraîner des anomalies du fonctionnement des chondrocytes avec des effets néfastes sur la santé du cartilage, ce qui peut alors accroître le risque de développer ou d'aggraver l'arthrose. L’auteur principal, le Dr Priyanka Ballal, docteur en rhumatologie au Boston University Medical Center explique que « parce que les anticoagulants oraux directs n'inhibant pas le fonctionnement de la vitamine K, il existe donc d’autres options thérapeutiques et il est donc important de clarifier ce risque associé à la warfarine ».

 

Cette étude cas-témoins menée à partir des données du Health Improvement Network, une base de données de dossiers médicaux électroniques alimentée par les médecins généralistes du Royaume-Uni (UK) et représentative de la population générale, limitées aux adultes âgés de 40 à 89 ans atteints de fibrillation auriculaire montre que :

  • chez 913 patients ayant subi une arthroplastie du genou ou de la hanche, appariés chacun pour l’âge et le sexe avec 4 témoins (soit 3.652 au total),
  • 64,9% étaient des utilisateurs de warfarine,
  • 35,1% étaient d'anticoagulants oraux.

après ajustement avec les facteurs de confusion possibles,

  • les utilisateurs de warfarine encourent un risque (ou une incidence) accru de 57% de subir une arthroplastie

du genou ou de la hanche vs les utilisateurs directs d'anticoagulants oraux ;

  • ce risque ou cette incidence est dose-dépendant de la durée de l'utilisation de la warfarine.

Ces conclusions soutiennent l'importance d'une vitamine K adéquate pour limiter la progression de l'arthrose et de la décision thérapeutique chez ce groupe de patients.

 

 «Etant donnés les effets indésirables possibles de la warfarine sur la santé des articulations, notre étude suggère que les anticoagulants oraux directs pourraient être envisagés pour la gestion de la fibrillation auriculaire chez les patients souffrant d'arthrose ».

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