ARTHROSE POST-MÉNOPAUSE : En augmentation spectaculaire
C’est un bilan alarmant, publié dans le Bristish Medical Journal (BMJ) Global Health, qui révèle une augmentation considérable de l’incidence et donc de la prévalence de l’arthrose post-ménopause : cette augmentation mondiale, de plus de 130 %, entraîne avec elle tout un cortège de complications, chutes, blessures et handicaps. En cause principalement, l'excès de poids, qui pèse pour 20 % du total des années vécues avec un handicap, lié à cette « forme » d’arthrose.
L’arthrose se caractérise principalement par la détérioration du cartilage articulaire, accompagnée d’un remodelage osseux, d’un dysfonctionnement articulaire et de douleurs chroniques. On estime que 595 millions de personnes dans le monde vivent (en 2020) avec la maladie, soit près de 8 % de la population mondiale.
Les femmes ménopausées constituent un groupe à risque : ainsi, le nombre mondial de cas ou diagnostics d'arthrose, ainsi que le handicap associé à cette maladie, ont augmenté de plus de 130 % au cours de ces 30 dernières années, chez les femmes ménopausées, indique cette analyse de données couvrant la période 1990-2021. La ménopause induit une baisse des niveaux d’œstrogènes, qui affecte non seulement la santé du squelette, mais également directement la fonction et la stabilité du système articulaire, expliquent les chercheurs.
L’étude vise à préciser l’impact global de l’arthrose sur ce groupe de femmes plus vulnérables, à travers l’analyse des données du Global Burden of Disease (GBD) 2021, une large étude de référence portant sur 204 pays et territoires et couvrant la prévalence, la gravité et les décès attribuables à 371 maladies entre 1990 et 2021. Ici, les chercheurs se sont concentrés sur les taux de cas nouveaux et existants d’arthrose du genou, de la hanche, de la main et d’autres types d’arthroses et sur leurs conséquences en termes d’années de vie en bonne santé perdues (DALY). L’analyse a porté sur les données des femmes ménopausées âgées de 55 ans et plus. Parmi les principales conclusions :
- les taux mondiaux standardisés selon l’âge des cas nouveaux (incidence) et existants (prévalence) et des DALY pour tous les types d’arthrose ont régulièrement augmenté chez les femmes ménopausées dans tous les groupes d’âge de 1990 à 2021 ;
- en 2021, ont ainsi été recensés plus de 14 millions de nouveaux cas dans le monde, la prévalence mondial atteignant près de 280 millions de personnes vivant avec l’arthrose, et près de 100 millions de DALY, ce qui représente des augmentations respectives de 133 %, 140 % et 142 % en 30 années seulement ;
- au cours de cette période, certains régions du monde connaissent une hausse particulièrement rapide de la maladie : l'Asie de l'Est et les pays d'Asie-Pacifique à revenu élevé ont connu la croissance la plus rapide ;
-
l'excès de poids explique environ 20 % du total des années vécues avec un handicap associé à l’arthrose ;
- l'arthrose du genou est le type le plus courant et associé à la plus grande perte d'années de vie en bonne santé suivie de celle de l’arthrose de la main et des autres types d’arthrose ;
- l'arthrose de la hanche reste la forme la moins courante et est associée aux taux les plus faibles de DALY ;
- la charge la plus élevée d'arthrose de la main est observée en Asie centrale, tandis que la plus faible est observée en Océanie ;
- si l’analyse était plutôt centrée sur les femmes, tous les taux standardisés selon l'âge pour l'arthrose de la hanche et les autres formes d'arthrose sont relativement similaires entre les hommes et les femmes âgés du même âge ;
- les femmes connaissent cependant une incidence plus élevée de l'arthrose de la main et du genou que les hommes du même âge ;
- l'arthrose de la main et les autres formes d'arthrose suivent la croissance la plus rapide chez les femmes de 55 à 59 ans et de 60 à 64 ans- au cours de la dernière décennie ;
- l'excès de poids (IMC), un facteur de risque clé de l'arthrose, le seul facteur de risque étudié dans le GBD 21 est en cause dans 21 % des DALY recensées chez les femmes ménopausées ;
- enfin, l’arthrose attribuée à un IMC élevé est systématiquement plus problématique pour les femmes.
« Le fardeau de l’arthrose chez les femmes ménopausées continue de s’alourdir, soulignant son impact significatif sur la santé globale. Il est urgent de prendre des mesures proactives pour surveiller et gérer rigoureusement les facteurs de risque, en mettant l’accent sur la promotion d’un mode de vie adapté pour contrôler l’IMC ».
Source: BMJ Global Health 4 March, 2025 DOI: 10.1136/bmjgh-2024-017198 Global burden of osteoarthritis among postmenopausal women in 204 countries and territories: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2021
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Cette actualité a été publiée le 1/06/2025 par
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