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ARTHROSE : Un probiotique contre l’inflammation systémique

Actualité publiée il y a 5 années 11 mois 1 semaine
JCI Insight
En corrigeant le déséquilibre du microbiote, par un probiotique par exemple, il serait alors possible de réduire l'arthrose liée à l'obésité.

L'obésité est un facteur de risque connu d’arthrose et cet impact de l'obésité sur l'arthrose passe par une inflammation systémique de mieux en mieux documentée comme liée à une dysbiose du microbiome intestinal. Cette équipe suggère donc qu’en corrigeant ce déséquilibre du microbiote, par un probiotique par exemple, il serait alors possible de réduire l'arthrose liée à l'obésité. Ces travaux présentés dans le Journal of Clinical Investigation Insight, parient ainsi sur l’oligofructose, une fibre prébiotique non digestible, pour restaurer un profil de microbiote « maigre » dans un contexte réel d’obésité.

 

C’est une approche innovante et spectaculaire à plusieurs titres : il s’agit de passer par le microbiote pour réduire l’arthrose ou du moins l’inflammation systémique associée. Ensuite, il s’agit de duper le microbiote en lui redonnant un profil sain, dans le contexte malsain de l’obésité. Enfin, l’approche repose sur les probiotiques qui doivent remédier à la perte de « Bifidobacteria » bénéfiques et à la réduction d’espèces pro-inflammatoires.

 

A ce stade, il s’agit d’une étude animale portant globalement sur l'impact de l'obésité et d'une alimentation malsaine sur le développement ou l’aggravation de l’arthrose. On sait déjà que l'obésité et une mauvaise alimentation altèrent l'équilibre des bactéries intestinales et réduisent les niveaux de bactéries bénéfiques, mais ici les chercheurs de l'Université de Rochester (New York) font l’hypothèse que la restauration de cet équilibre pourrait inverser les dommages articulaires causés par l'obésité.

 

 

Un probiotique pour réduire le déséquilibre intestinal et les dommages articulaires : Les chercheurs nourrissent des souris modèles d’arthrose avec un régime riche ou faible en graisses durant 12 semaines. Les souris devenues obèses présentent un déséquilibre du microbiote intestinal, une inflammation systémique et des dommages plus importants aux articulations.

  • Mais lorsque les chercheurs donnent aux souris obèses un prébiotique, précisément une fibre prébiotique non digestible (oligofructose) (vs une fibre témoin : cellulose) pendant 2 semaines supplémentaires, le probiotique semble réduire ce déséquilibre intestinal ainsi que les dommages articulaires.

 

 

Certes, cela ne signifie pas que le déséquilibre du microbiome intestinal est directement lié au risque d'arthrose, mais cela confirme qu’un poids santé et une bonne alimentation combinée à la pratique régulière de l’exercice physique est une stratégie validée pour réduire le risque d'arthrose. Ici, le prébiotique parvient -chez la souris- :

  • à rétablir un équilibre intestinal notamment en récupérant les niveaux de bactéries presque complètement perdues (Actinobacteria et Bifidobacterium) ;
  • à améliorer la fonction des cellules qui tapissent l'intestin, ce qui suggère une meilleure absorption et une meilleure protection contre l'inflammation ;
  • et si la dégénérescence du cartilage n’est pas modifiée, à réduire la réponse inflammatoire dans les articulations et à ralentir la progression des dommages.

Ainsi, la correction d’un microbiome intestinal déséquilibré en raison de l’obésité peut réduire l’arthrose aggravée par cette obésité. 

 

Cette étude confirme ainsi qu'un régime riche en graisses provoque l'obésité, un déséquilibre des bactéries intestinales et une augmentation des dommages articulaires et suggère que la restauration de l'équilibre du microbiote par des prébiotiques peut réduire les dommages articulaires et l'inflammation.

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