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ASTHME : Un mythe pour un tiers des adultes sous traitement

Actualité publiée il y a 7 années 2 mois 3 semaines
JAMA

Plus d’1 diagnostic sur 2 d’asthme infantile est erroné, avait révélé cette récente étude néerlandaise, cette recherche canadienne réitère chez l’adulte et prévient : les tests d'asthme ne sont pas exacts à 100% et les symptômes peuvent évoluer au cours de la vie. On parle même de « mythe de l'asthme », car, selon ces conclusions présentées dans le JAMA, un tiers des adultes diagnostiqués n’en seraient pas atteints.

L'étude menée au Canada par des chercheurs de l'Université d'Ottawa, de l'Université de la Colombie-Britannique, de l'Université du Manitoba, de l'Université de Toronto, de l'Université de Montréal, de l'Université de Calgary, de l'Université McMaster, de l'Université Dalhousie, de l'Université de l'Alberta et de l'Université Laval révèle ainsi qu'environ un tiers des adultes ayant reçu un diagnostic d'asthme au cours de ces 5 dernières années ne présentent en réalité aucun signe d'asthme selon le dernier test effectué. Si les symptômes vont et viennent et qu'il n'est pas toujours facile de diagnostiquer la maladie de façon parfaitement fiable, il reste important de ne pas prendre inutilement les médicaments contre l'asthme. D'ailleurs, dans cette étude, un tiers des participants ont pu arrêter en toute sécurité leur traitement…


Il s'agit ici d'une étude de cohorte qui a suivi des adultes avec un diagnostic récent d'asthme et les a testés à plusieurs reprises. Plusieurs tests ont été effectués, par spirométrie, avec et sans inhalateur d'asthme pour diagnostiquer une éventuelle obstruction bronchique, un signe clé de l'asthme. Les participants ont également passé un test de provocation bronchique, par métacholine, puis une spirométrie pour évaluer les réactions des voies aériennes à différentes doses. En cas de signes probants d'asthme à ces tests, les participants ont reçu un traitement puis ont été retestés à 3 semaines. Sur les 1.026 participants éligibles à l'étude, 613 ont effectué toutes les évaluations et ont confirmé ou infirmé leur diagnostic d'asthme. Précisément,

67% ont vu leur diagnostic d'asthme confirmé,

33% avaient probablement été asthmatiques mais leur diagnostic n'a pas été confirmé,

un tiers des participants souffrant d'asthme ont pu arrêter leur traitement, 79,3% se sont vus prescrire un traitement à prendre de temps en temps.

Moins de 9% des participants ont obtenu confirmation de leur diagnostic via le test classique de spirométrie,

5% n'ont pas été diagnostiqués par des tests, mais leur diagnostic a été confirmé par un spécialiste lors de la consultation finale.

20% des participants ont reçu des diagnostics « alternatifs » dont de simples rhinites ou RGO.

27% n'avaient en fait aucun symptôme clinique de problèmes respiratoires.

12 participants, souffrant de troubles cardiovasculaires avaient même été mal diagnostiqués.

Au-delà des erreurs, ces données révèlent la difficulté de poser le diagnostic, avec les tests standards actuels. Ensuite, le diagnostic d'asthme à un moment de la vie ne signifie pas nécessairement l'asthme et son traitement à vie. C'est donc tout simplement un appel aux médecins à exercer une surveillance régulière des patients diagnostiqués comme asthmatique et à se poser en conséquence la question de la poursuite du traitement.


Source:
JAMA January 17 2017 doi:10.1001/jama.2016.19627 Reevaluation of Diagnosis in Adults With Physician-Diagnosed Asthma

Plus d'études sur l'Asthme, lire aussi: ASTHME: Un enfant sur 2 surdiagnostiqué et surtraité ? -

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