AVC : Ses complications cardiaques doivent être anticipées
A la survenue d’un AVC ischémique est associée une augmentation significative du risque de futurs événements cardiovasculaires, qui constituent ce que les auteurs appellent ici le « syndrome cardiaque post-AVC ». Cette étude d’une équipe de l’University of Liverpool et d’autres institutions du NHS Trust, publiée dans la revue Stroke, alerte sur cette incidence élevée, en particulier dans le mois qui suit l’AVC et appelle donc à une surveillance rigoureuse de ces patients, globale sur le plan cardiovasculaire, avec la mise en oeuvre systématique d'une stratégie de prévention secondaire.
En synthèse,
les personnes qui survivent à un AVC ischémique sont beaucoup plus susceptibles de développer des complications cardiaques majeures
au cours du premier mois suivant leur AVC. Ces patients présentent également un risque accru de décès, de crise cardiaque ou d'autre AVC dans les 5 ans.
L'AVC ischémique est le type d'AVC le plus courant -il représente 87 % de tous les AVC – et survient lorsque le flux sanguin vers le cerveau est bloqué. Après un AVC, les patients développent fréquemment ce syndrome cardiaque post-AVC. Ces complications cardiaques comprennent le syndrome coronarien aigu, l'angine de poitrine (douleur thoracique), les troubles du rythme cardiaque tels que la fibrillation auriculaire, l'arythmie et la fibrillation ventriculaire ; la cardiaque; insuffisance cardiaque ou encore syndrome de Takotsubo (ou syndrome du cœur brisé). Ces conditions augmentent le risque d'invalidité ou de décès à court terme, mais les conséquences à long terme restent encore imprécises.
Des liens déjà démontés entre l’AVC et la maladie cardiaque
L’objectif de cette étude est bien de préciser l’incidence de ce syndrome post-AVC, donc le lien entre l’AVC et la maladie cardiaque. Les chercheurs rappellent que :
- les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux ont des facteurs de risque en commun ;
- il existe une relation bilatérale entre le risque d’AVC et les maladies cardiaques ;
- de précédentes études ont démontré que les maladies cardiaques comme la fibrillation auriculaire (FA) augmentent le risque d’AVC.
L’AVC peut augmenter également le risque de certaines maladies cardiaques rappelle l’auteur principal, JR Buckley, chercheur en cardiologie préventive au Liverpool Centre for Cardiovascular Science de l’Université de Liverpool. Son équipe, précise ici la fréquence des complications cardiaques diagnostiquées après un AVC. L’analyse des dossiers médicaux de plus de 365.000 patients traités pour un AVC ischémique dans plus de 50 services de soins de santé entre 2002 et 2021 s’est concentrée sur les diagnostics de complications cardiaques de l’AVC dans les 4 semaines qui l’ont suivi. Parmi tous les survivants d'AVC participants à l'étude,
- 11,1 % ont développé un syndrome coronarien aigu,
- 8,8 % une fibrillation auriculaire,
- 6,4 % une insuffisance cardiaque,
- 1,2 % une arythmie ventriculaire sévère,
- 0,1 % ont développé un syndrome de Takotsubo
- dans les 4 semaines suivant l'AVC.
- Le risque de décès dans les 5 années de l’AVC est accru manière significative chez les participants ayant développé ces complications cardiaques : ainsi,
- le risque de décès à 5 ans est augmenté de 49 % chez les patients ayant développé post-AVC un syndrome coronarien aigu ;
- de 45 % chez les patients ayant développé une fibrillation auriculaire ;
- de 83% chez les patients ayant développé une insuffisance cardiaque ;
- multiplié par 2 chez les patients ayant une arythmie ventriculaire sévère.
- le risque d'hospitalisation et de crise cardiaque dans les 5 ans suivant l’AVC est également terriblement augmenté chez les patients qui développent ces complications cardiaques dans le mois de l’AVC ;
- les personnes ayant subi un AVC et des complications cardiovasculaires nouvellement diagnostiquées s’avèrent 50 % plus susceptibles d'avoir un AVC récurrent dans les 5 ans suivant le premier.
Ainsi, l’analyse révèle une fréquence élevée du syndrome cardiaque post-AVC et un taux élevé d'AVC récurrents dans tous les sous-groupes d'adultes atteints de ces complications cardiaques. Ces patients forment donc un groupe à risque cardiovasculaire très élevé auprès duquel il est nécessaire de mettre en œuvre une stratégie de prévention secondaire.
L’importance du lien bidirectionnel entre le cerveau et le cœur est à nouveau confirmée, tout comme l’importance d’une coordination étroite entre neurologues et cardiologues, dans la surveillance des patients victimes d’AVC ou d’événements cardiaques. Les chercheurs rappellent que « l'American Stroke Association recommande un plan personnalisé de prévention secondaire des AVC pour chaque survivant d'un AVC ».
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