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AXE INTESTIN-CERVEAU : Premier mécanisme explicatif dans le plexus choroïde

Actualité publiée il y a 2 années 2 mois 3 semaines
Science
C'est la découverte un mécanisme physique sous-jacent en cause dans l'axe intestin-cerveau, dans les plexus choroïdes cérébraux (Visuel Adobe Stock 206037348).

Les études s’enchaînent pour illustrer l’axe intestin-cerveau et sensibiliser à l’importance pour la santé globale, dont l’humeur et le « mental », d’un microbiote intestinal en bonne santé. Cela suppose aussi une alimentation et un mode de vie sains et équilibrés. Ces travaux avancent un peu plus loin dans la compréhension de l’interaction et décryptent, dans la revue Science, comment la réponse de l'axe intestin-cerveau à l'inflammation sous-tend les symptômes mentaux liés aux maladies inflammatoires de l'intestin (MICI) : les chercheurs identifient, pour la première fois, un mécanisme physique sous-jacent en cause, dans les plexus choroïdes cérébraux.

 

Les plexus choroïdes cérébraux constituent une séparation entre le sang et le système nerveux central qui participe à la protection de l'environnement interne du cerveau. Les scientifiques de l’Humanitas University (Milan, Italie) avec des collègues d’autres instituts, montrent ici comment leur dysfonction peut favoriser l’apparition de symptômes cognitifs et psychiatriques -déjà associés aux MICI.  

L'axe intestin-cerveau associé à de nombreux symptômes, mais selon quels mécanismes ?

Les MICI sont en effet associées à l’inflammation intestinale mais peuvent également entraîner une grande variété de symptômes dans d'autres organes en dehors de l'intestin : on sait aujourd’hui que jusqu’à 40 % des patients atteints de MICI développent également des symptômes psychiatriques comme l'anxiété ou la dépression.

 

L’étude, menée chez la souris modèle d'inflammation intestinale, identifie, pour la première fois, un lien mécanique et biologique possible entre les MICI et les comorbidités mentales associées : selon les résultats, la barrière vasculaire intestinale devient plus perméable en raison du processus inflammatoire, ce qui permet à l'inflammation de se propager au-delà des intestins. En réponse à cette propagation, la barrière vasculaire dans le plexus choroïde du cerveau se ferme, ce qui aide à protéger le cerveau de l'inflammation. Cependant, ce faisant, le processus altère aussi les communications entre les organes et peut entraver le fonctionnement du cerveau.

 

En réponse à l'inflammation intestinale la barrière vasculaire dans le plexus choroïde cérébral se ferme, verrouillant l'accès au cerveau. Cette « dérégulation » (ou fermeture) de l'axe vasculaire intestin-cerveau est sans doute vouée à protéger le cerveau de l'inflammation. Cependant, l’étude suggère qu'elle peut également entraîner des symptômes cognitifs et psychiatriques. Ainsi, chez une souris modèle de « fermeture génétique des cellules endothéliales du plexus choroïde », les scientifiques observent un déficit de la mémoire à court terme et un comportement de type anxieux.

 

C’est une première explication des déficits mentaux observés en association avec les MICI, qui sont donc conséquence de la dérégulation de l'axe vasculaire intestin-cerveau. La découverte, écrivent les auteurs, mérite d’être exploitée pour identifier des cibles thérapeutiques dans le traitement de certains troubles du comportement.

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