BISPHÉNOL A et PARABÈNES : Jusque dans les socquettes de bébé ?
Les chaussettes pour bébés contiennent des traces de bisphénol A et de parabènes, révèle cette étude de l’Université de Grenade, qui identifie des traces de ces deux substances chimiques toxiques dans les tissus utilisés dans les vêtements pour bébés. Ainsi, 9 paires de chaussettes pour bébés sur 10 contiennent des traces de bisphénol A et de parabènes. Les chercheurs rappellent, dans la revue Environment International, que les activités hormonales de ces 2 perturbateurs endocriniens sont associées à des dysfonctionnements pouvant déclencher des maladies chez les enfants ou plus tard dans la vie.
Cette étude scientifique, la première du genre menée en Europe, révèle que les textiles pour bébé peuvent être aussi une source d'exposition à ces polluants chimiques qui perturbent le système endocrinien. Un constat tout particulièrement préoccupant pour la santé des très jeunes enfants.
Des risques pour les bébés exposés, par voie buccale ou cutanée
Des différences majeures de concentration de produit toxique détectée, en fonction du type de point de vente vendant les chaussettes : 32 paires de chaussettes pour enfants (pour nouveau-nés à l'âge de 4 ans) ont été analysées. Ces chaussettes avaient été achetées dans 3 types de points de vente différents (détaillant local discount, détaillant de marque internationale et grande distribution). En utilisant des techniques sophistiquées de chimie analytique et des tests biologiques complexes pour quantifier l'activité hormonale, les chercheurs ont non seulement évalué la présence de bisphénol A et de parabènes mais ont aussi estimé l'activité hormonale (œstrogénicité et androgénicité) possible liée à l’exposition via ces chaussettes. Les analyses aboutissent à :
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une concentration moyenne de bisphénol A pouvant être plus de 25 fois supérieure d’un point de vente à un autre, et des parabènes sont retrouvés dans tous les produits étudiés (éthylparabène, méthylparabène) mais à des concentrations moyennes inférieures à celles du bisphénol A et avec des différences moins prononcées entre les types de magasins.
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2 paires de chaussettes sur 10 achetées chez le détaillant local discount, présentent une activité hormonale œstrogénique ;
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1 paire sur 3 achetées dans le même type de point de vente présente une activité anti-androgénique, selon les tests biologiques effectués : cela signifie en clair que ces extraits se comportent comme une hormone féminine antagoniste des hormones mâles.
Les chercheurs rappellent l'éventail des maladies associées à l'exposition à des perturbateurs endocriniens allant du TDAH aux troubles génito-urinaires, au développement sexuel prématuré et à l'obésité chez l’enfant ; et chez l’adulte, l'hypothyroïdie, la stérilité, les troubles métaboliques dont le diabète, les cancers hormono-dépendants.
Dans cette étude, précisément, l’interprétation n’est pas simple, car on ignore comment et dans quelle mesure ces substances toxiques peuvent être absorbées par la peau ou quelle quantité sera éliminée au lavage. La préoccupation des chercheurs est plutôt l'exposition possible via le tube digestif, lorsque le petit enfant suce son pied ou sa chaussette…
L’appel est renouvelé aux gouvernements et aux autorités sanitaires, d’imposer une réglementation plus stricte des perturbateurs endocriniens dans les textiles et en particulier dans ceux destinés aux bébés et aux petits enfants.
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