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NÉGLIGENCE : Elle réduit le cortex et le développement de l'enfant

Actualité publiée il y a 1 année 5 mois 4 semaines
La négligence à l'égard du petit enfant peut entraîner une évolution anormale du cortex et un impact certain sur le développement cérébral et comportemental (Visuel Adobe Stock 238697359)

La négligence est une forme violence faite aux enfants, au même titre que la violence physique, émotionnelle ou sexuelle. Cette équipe de pédiatres, de psychologues et de psychiatres de l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill qui a suivi, par IRM des enfants placés en institution avant d’être confiés à une famille d’accueil, confirme une évolution anormale du cortex et un impact certain sur le développement cérébral et comportemental. Des conclusions documentées dans la revue Science Advances, qui viennent confirmer des résultats similaires de précédentes études, menées chez l’animal.

 

L’auteur principal, le Dr Margaret Sheridan, Directrice du Child Imaging Research on Cognition and Life Experiences Lab (CIRCLE Lab) à l’Université, rappelle que « cet impact des facteurs environnementaux précoces sur le développement du cerveau a déjà été démontré, mais de manière expérimentale chez la souris, et cette étude est la première à confirmer ce résultat chez l'Homme ».

L’étude : les examens IRM du cerveau de ces enfants victimes de négligence, aux âges de 9 et 16 ans confirment des différences dans l'amincissement du cortex préfrontal, pouvant contribuer à expliquer des troubles comportementaux et des difficultés de contrôle émotionnel. L’analyse révèle que :

 

  • Les enfants restés en institution tout au long du suivi présentent un amincissement réduit, par rapport à l’évolution normale, par rapport à leurs homologues en famille d'accueil ;
  • Il existe une corrélation entre la réduction de l'amincissement et la survenue de troubles mentaux

liés à l'autorégulation émotionnelle ;

  • si l'ampleur de cet effet est difficile à quantifier, l'association entre les différences cérébrales et les résultats comportementaux, tels que le QI et la santé mentale, montre à elle-seule l'importance de ces constats ;
  • dans le groupe d’enfants placés en famille d’accueil, les nourrissons placés entre 24 et 36 mois présentent moins d'amincissement à l'adolescence que ceux placés avant l'âge de 24 mois. Ce résultat est en ligne avec de précédentes études ayant suggéré que les enfants placés en famille d'accueil plus tôt ont un Q.I. plus élevé et des fonctions neuronales plus « normales ».

 

La négligence « sociale » exercée à l’égard des enfants placés en institution peut profondément affecter une étape de développement cruciale, qui se déroule dans le cerveau du milieu de l'enfance à l'adolescence. Les preuves, issues du projet Bucharest Early Intervention Project (BEIP) révèlent également que les enfants placés en famille d'accueil sont comparativement moins touchés, ce qui confirme l’intérêt de cette intervention comme alternative au placement en institution.

 

La famille d'accueil reste une alternative préférable : le placement en famille d’accueil semble très préférable en termes de protection de la santé et du développement du cerveau de l’enfant, car la famille d'accueil est centrée sur l'enfant, l’accueil est personnalisé et basé sur le concept d’attachement. Les familles d’accueil reçoivent en effet un soutien approfondi et continu des assistants sociaux, ce qui permet aussi une surveillance des conditions d’accueil des enfants.

 

Ces résultats plutôt rassurants sur cette alternative d’accueil en famille, pourrait sensibiliser et éclairer les politiques qui travaillent aux réseaux de placement familial. Développer de nouvelles interventions qui favorisent et soutiennent les familles d'accueil et réduire le temps passé en milieu institutionnel apparaît essentiel pour soutenir le développement sain du cerveau de ces jeunes.

« Le cerveau est l’organe critique de régulation de nos comportements, de nos émotions et de notre cognition ».

 

Ces travaux ont été motivés, aux Etats-Unis par les procédures mises en œuvre aux frontières, où l’on sépare parfois les fratries et on place les enfants en institution. Cette négligence sociale précoce entraîne des conséquences psychosociales considérables à vie. Les chercheurs expliquent qu’une adversité précoce a cet impact en raison de la plasticité neurale très élevée à l'enfance. Au fur et à mesure que le cerveau se développe, il devient de plus en plus fortement façonné par les environnements auxquels il a dû s’adapter.

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