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BISPHÉNOL A : La coenzyme Q10 pour rétablir la fertilité

Actualité publiée il y a 3 années 10 mois 3 semaines
Genetics
L'exposition au bisphénol A peut, entre autres effets néfastes pour la santé,  « endommager » la fertilité

On sait aujourd’hui que l’exposition au bisphénol A peut, entre autres effets néfastes pour la santé,  « endommager » la fertilité. Cette équipe du São Paulo Research Foundation (FAPESP) est la première à suggérer un antioxydant, capable d’inverser ces effets : l'administration de la coenzyme Q10 pourrait, selon ces travaux présentés dans la revue Genetics, inverser les dommages causés aux cellules germinales par le bisphénol A (BPA).

 

L'exposition au bisphénol A (BPA), un produit chimique industriel utilisé pour fabriquer certains plastiques et résines, les revêtements intérieurs des boîtes de conserve, les bouchons de bouteilles, le papier thermique les scellants dentaires, etc., est une préoccupation en raison des effets néfastes possibles sur la santé. Parmi les effets documentés figure la réduction de la fertilité.

Une stratégie de supplémentation pour inverser les effets du BPA sur la fertilité ?

Cette recherche suggère en effet que les effets nocifs du BPA peuvent être inversés en administrant un supplément appelé CoQ10, une substance produite naturellement par le corps humain et trouvée également dans le bœuf et certains poissons.

 

L'ubiquinone, connue sous le nom de coenzyme Q10, est décrite par de nombreuses études comme un antioxydant-donc capable de protéger les cellules contre les dommages causés par les radicaux libres. Cependant, ses résultats d’efficacité restent mitigés. CoQ10 est un « donneur d'électrons », et en faisant don de ses électrons, il stabilise les radicaux libres, réduisant le stress oxydatif et les dommages cellulaires, ici causés par le BPA. C’est la démonstration de cette étude.

 

Par ailleurs, on connaît la capacité oxydante du BPA, une substance chimiquement instable et productrice d’espèces réactives d'oxygène et d'azote. Lorsque les réserves d'antioxydants des cellules sont épuisées la quantité d'oxygène réactif et d'azote augmente. En raison de leur instabilité chimique, ces espèces réactives s’attaquent aux électrons des mitochondries et d'autres organites cellulaires, aux membranes cellulaires, aux protéines et même à l'ADN, ce qui endommage les cellules et peut entraîner leur mort.

 

Le BPA est un perturbateur endocrinien, provoquant un stress oxydatif cellulaire qui entraîne des dommages aux gamètes et aux embryons, précise ici l’auteur principal, le Dr Hornos Carneiro. La structure chimique du BPA est similaire à celle de l'œstrogène, une hormone sexuelle féminine qui joue un rôle clé dans l'ovulation. Le BPA peut se lier aux récepteurs des œstrogènes chez l'Homme, entraînant un certain nombre d'effets importants. « Selon les tissus, les effets peuvent être pro-œstrogéniques ou anti-œstrogéniques, avec un impact non seulement sur le système reproducteur mais également sur d'autres systèmes importants pour la santé ».

 

BPA + CoQ10 ? L’étude a mesuré, chez des vers nématodes exposés au BPA et à la CoQ10 le nombre d'œufs fécondés et le nombre de descendants ayant atteint l'âge adulte. Les problèmes détectés chez ces animaux permettent en effet d’estimer les troubles de la fertilité associés à la même exposition chez l’Homme : ici, la quantité de BPA imitait les niveaux d’exposition chez l'Homme. L’expérience montre que :

  • les vers exposés au BPA puis à la CoQ10 ont présenté des taux de mortalité des œufs les plus faibles, moins de dommages à l’ADN et moins d'anomalies chromosomiques pendant la division cellulaire, ainsi qu’une réduction des niveaux de stress oxydatif cellulaire ;
  • l'exposition des vers au BPA seul a entraîné davantage de cassures de l'ADN ; une dysfonction mitochondriale ; un plus grand nombre de défauts dans la formation des embryons.

 

Dans la vraie vie, il est pratiquement impossible d'éviter l'exposition au BPA, il est donc urgent de trouver des stratégies pour minimiser les dommages liés à ces expositions. De nombreuses études ont montré que l'âge réduit la fertilité chez les femmes, et parce que l'exposition au BPA et à d'autres perturbateurs endocriniens perdure tout au long de la vie, il est difficile d'estimer la part de responsabilité des produits chimiques toxiques.

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