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CAFÉINE : Une clé de prévention de la mort inattendue du nourrisson

Actualité publiée il y a 2 jours 18 heures 24 min
Journal of Perinatology
 Les néonatologistes utilisent déjà la caféine pour traiter l'apnée chez les prématurés, où elle agit comme un stimulant respiratoire (Visuel Adobe Stock 21445897)

Le lien entre la caféine et la mort inattendue du nourrisson n'est pas entièrement théorique. Les néonatologistes utilisent déjà la caféine pour traiter l'apnée chez les prématurés, où elle agit comme un stimulant respiratoire. Ce composé présente un excellent profil de sécurité chez les nourrissons, avec des effets secondaires minimes, même à fortes doses. Cette nouvelle recherche menée par des néonatologistes de l’Université Rutgers (New Jersey) suggère que la caféine pourrait être la clé de la prévention du syndrome de mort subite du nourrisson. Ces travaux, publiés dans le Journal of Perinatology, ouvrent une solution inattendue qui pourrait protéger les bébés en prévenant les dangereuses baisses d'oxygène susceptibles de déclencher ces décès.

 

La recherche sur la réduction de l’incidence de la mort subite du nourrisson stagne depuis des décennies et le taux de mort subite (MSIN) est resté stable. Cela, en dépit de vastes campagnes d'éducation promouvant le sommeil sur le dos et d'autres recommandations de l'Académie américaine de pédiatrie pour un sommeil sans danger pour les nourrissons.

L’équipe de Rutgers a donc fait l’hypothèse que

la caféine pourrait constituer une nouvelle voie de prévention.

L’auteur principal, le Dr Thomas Hegyi, néonatologiste à la faculté de médecine Robert Wood Johnson de l'université Rutgers, précise : « Nous nous inquiétions de cette stabilité des taux, alors que pratiquement tous les facteurs de risque connus du SMSN et d'autres décès infantiles liés au sommeil, ont un point commun : ils sont tous associés à une hypoxie intermittente, de brefs épisodes où le taux d'oxygène chute en dessous de 80 % ».

Lutter contre l’hypoxie du nourrisson

Or, la caféine est métabolisée de manière spécifique par les nourrissons. Alors que les adultes métabolisent la caféine en environ 4 heures, sa demi-vie chez les nouveau-nés peut atteindre 100 heures. La caféine reste dans l'organisme du nourrisson pendant des semaines, et non des heures. Ce métabolisme unique pourrait expliquer une énigme de longue date : pourquoi le syndrome de mort subite du nourrisson atteint son pic entre 2 et 4 mois. À mesure que les nourrissons grandissent, ils commencent à métaboliser la caféine plus rapidement. Les chercheurs suggèrent ici que

 

  • la caféine consommée pendant la grossesse ou excrétée dans le lait maternel pourrait offrir une protection précoce, qui s'atténue au fur et à mesure que le métabolisme s'accélère.

 

La protection du lait maternel liée à la caféine : Cette théorie pourrait également expliquer pourquoi l'allaitement semble protéger contre le syndrome de mort subite du nourrisson. « Nous émettons l'hypothèse que la protection offerte par le lait maternel est en partie due à la caféine », ont écrit les chercheurs, soulignant que la caféine passe facilement de la mère à l'enfant par le lait maternel.

 

L'idée n'est pas que la caféine remplace les comportements de réduction des risques mais vienne offrir une protection supplémentaire. Cette hypothèse va être validée via la comparaison des taux de caféine chez les nourrissons décédés de MSIN vs décédés d'autres causes, comme un traumatisme ou une maladie.

 

Cette recherche apporte d’ores et déjà un changement fondamental dans la prévention de la MSIN. Alors que les stratégies actuelles se concentrent sur l'élimination des risques environnementaux, il s'agirait de la première intervention pharmaceutique contre la MSIN.  


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