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CANCER COLORECTAL: Sting, une protéine clé de la réponse anti-tumorale

Actualité publiée il y a 8 années 1 mois 2 semaines
Cell Reports

Ces chercheurs de l’Université de Miami identifient et décrivent le rôle d’une protéine particulière, Sting, dans le développement du cancer colorectal. En effet, cette voie de signalisation joue un rôle important: elle alerte le système immunitaire. Mais lorsque la voie "sting" est dysfonctionnelle, l'organisme perd toute capacité à reconnaître les cellules à l'ADN endommagé : c’est le signe d’un mauvais pronostic. De nouvelles données, présentées dans la revue Cell Reports, capitales pour le pronostic et le suivi de la réponse au traitement, pour le cancer colorectal mais très probablement pour d’autres types de cancer aussi.

Les chercheurs du Sylvester Comprehensive Cancer Center de l'Université de Miami Miller School of Medicine décryptent ce mécanisme de réponse du système immunitaire au développement de la tumeur colorectale. Ils décrivent le rôle de Sting, une sorte de stimulateur de la voie de signalisation de gènes d'interféron, qui va alerter le système immunitaire de la division cellulaire anormale. Le Dr Barber, professeur à l'Université de Miami décrit ainsi Sting comme une nouvelle molécule qui reconnaît l'attaque et initie la défense de l'hôte. Sting apparaît donc comme une protéine majeure dans la suppression des cellules de cancer colorectal.

Des données importantes alors quele cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent chez les hommes et les femmes. Alors qu'il se développe à partir de polypes bénins, il peut être traité avec succès mais à condition d'être détecté à stade précoce. Cependant, si la tumeur est déjà diffuse, les taux de survie sont évidemment bien plus faibles.

 

Sting, protéine clé des réponses antivirales, antibactériennes et anti-tumorales : Sting était déjà documentée come une protéine clé dans les réponses antivirales et antibactériennes mais elle « opère » aussi en réponse aux tumeurs humaines. L'équipe montre ainsi que, dans le carcinome colorectal et d'autres cancers, lorsque Sting -ou sa voie de signalisation- est réprimée, les cellules cancéreuses échappent à la réponse du système immunitaire : sur des souris modèles de cancer colorectal, l'équipe montre que la perte de signalisation de Sting affecte la capacité de l'organisme à reconnaître les cellules de l'ADN endommagé. En particulier, certaines cytokines – de petites protéines importantes pour la signalisation cellulaire, qui régulent la réparation tissulaire et déclenchent la réponse immunitaire anti-tumorale ne sont plus produites suffisamment pour initier cette réponse immunitaire contre le cancer.

 

Sting, un marqueur pronostique de l'évolution du cancer : Sans Sting, le corps ne reconnaît plus l'attaque des cellules cancéreuses, qui se multiplient et se propagent à d'autres parties du corps. L'équipe suggère ainsi qu'en évaluant Sting et sa signalisation, on obtient un bon marqueur pronostique pour l'évolution et le traitement du cancer colorectal ainsi que d'autres cancers.

 

Un traitement personnalisé en cas de signalisation défectueuse : L'étude montre en particulier que les cellules cancéreuses avec signalisation défectueuse de Sting seront particulièrement sensibles aux thérapies par virus oncolytique de plus en plus utilisées contre les cancers. Cette technique des virus oncolytiques, qui consiste à injecter un virus capable d'infecter uniquement les cellules cancéreuses et de les détruire, est en effet une voie prometteuse, et déjà documentée contre les cancers de l'enfant, le cancer du foie, de la prostate,…Sting est une nouvelle cible prometteuse: les activateurs de la signalisation de Sting peuvent donc être de puissants stimulateurs de la réponse immunitaire anti-tumorale. Et, globalement, le contrôle de la signalisation de Sting a des implications importantes pour le traitement des cancers.

 

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