CANCER de la PROSTATE : Découverte d'un oncogène d’agressivité tumorale

Cette équipe de la Michigan Medicine révèle 2 mécanismes distincts par lesquels des mutations distinctes d’un seul gène critique, FOXA1, a la fois favorisent la croissance tumorale et induisent la résistance aux traitements dans le cancer de la prostate. Ces travaux, publiés dans la revue Science, et menés à ce stade chez la souris, et qui éclairent ces mécanismes, ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques pour ce cancer qui représente 25 % des cancers chez les hommes.
Le décryptage de ces 2 facettes de l'oncogène FOXA1 apporte une nouvelle compréhension de l'évolution du cancer de la prostate et ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques spécifiques à la mutation de FOXA1.
L’étude menée par des cancérologues du Rogel Health Cancer Center de l'Université du Michigan, se concentre sur 2 classes distinctes de mutations du gène FOXA1, fréquemment retrouvées dans le cancer de la prostate. FOXA1, un facteur de transcription clé qui facilite la liaison des récepteurs aux androgènes à l'ADN, est muté dans 10 à 40 % des cancers de la prostate hormonodépendants. Si ces mutations sont fréquentes dans ces cancers, jusque-là leurs mécanismes d’action sur les cellules cancéreuses étaient mal compris.
L’équipe travaille sur des souris modèles de ces cancers avec mutations du gène FOXA1 et, outre la confirmation du caractère oncogène de FOXA1, montre que :
- les mutations de classe 1, fréquemment observées dans le cancer primitif de la prostate, agissent via la perte d’un autre gène, TP53, ce qui favorise l’agressivité de la tumeur ;
- les souris modèles porteuses de ces mutations, restent sensibles aux hormones et régressent en réponse à un traitement antiandrogénique ;
- les mutations de classe 2, généralement observées dans le cancer métastatique de la prostate, n'initient pas de manière indépendante la croissance tumorale : elles reprogramment l'identité de la lignée cellulaire, ce qui favorise le développement de la résistance aux traitements hormonaux.
Cette toute première démonstration in vivo du rôle de FOXA1 dans le développement du cancer de la prostate apporte non seulement des preuves irréfutables de son rôle causal dans le développement du cancer, mais éclaire les 2 types d’actions de ses mutations qui mènent à l’agressivité de la tumeur et à la résistance aux traitements hormonaux.
En d’autres termes,
des altérations distinctes au sein d'un même gène peuvent initier la maladie à un stade précoce ou conférer une résistance à des tumeurs à un stade avancé.
Alors que l’hormonothérapie est essentielle au traitement du cancer de la prostate, mais que de nombreux patients développent une résistance au traitement antiandrogénique, ce décryptage des effets des mutations de FOXA1 va permettre de concevoir des traitements qui à la fois bloquent l’apport continu d'androgènes nécessaire à la croissance de la tumeur et l’activation des gènes qui favorisent l'adaptation au blocage androgénique, permettant ainsi au cancer d'échapper au traitement.
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