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CANCER de la PROSTATE : Et si on parlait un peu de qualité de vie ?

Actualité publiée il y a 3 années 8 mois 1 semaine
European Association of Urology
Tout traitement du cancer de la prostate en dehors de la surveillance active entraîne des effets négatifs bien plus importants qu'on ne le pensait jusque-là (Visuel Adobe Stock 234565013)

C’est la plus grande étude jamais réalisée sur le sujet et elle dénonce ou sensibilise clairement l’impact qui reste considérable des traitements du cancer de la prostate sur la vie des patients. Incontinence et troubles de la fonction sexuelle, les résultats, présentés lors du 35è European Association of Urology annual Congress suggèrent que tout traitement en dehors de la surveillance active entraîne des effets négatifs bien plus importants qu'on ne le pensait jusque-là.

 

Car la particularité de cette étude est d’avoir été menée par les premiers intéressés, les patients eux-mêmes. Il s’agit de l'Europa Uomo Patient Reported Outcomes Study (EUPROMS) et l’analyse aboutit à une dégradation des scores de qualité de vie bien plus élevée que celle rapportée dans les études cliniques.

Non, le dysfonctionnement sexuel n’est pas un problème mineur

L’étude est menée à partir des données de 2.943 hommes européens de 25 pays, âgés en moyenne 70 ans et diagnostiqués avec un cancer de la prostate à 64 ans. Leur qualité de vie a donc été évaluée environ 6 ans après le diagnostic. Le principal résultat est que :

  • 50% des répondants ayant reçu un traitement déclarent une perte de la fonction sexuelle (dont une dysfonction érectile et une perte de libido) ; 28% d’entre eux considèrent que cette dysfonction est importante, 22%, modérée.

« On entend souvent dire que le déclin du fonctionnement sexuel est un problème relativement mineur pour les patients atteints d'un cancer de la prostate et que l'effet sur leur qualité de vie ne doit pas être exagéré », commente l’auteur principal, André Deschamps. « Nous entendons également que le cancer de la prostate est une maladie des « hommes âgés », ce qui sous-entendrait que la perte de la fonction sexuelle est moins impactante. Notre enquête dresse un tableau différent ».

 

Différents traitements, différents effets sur la qualité de vie :

  • la prostatectomie radicale (ou ablation chirurgicale de la prostate) a le plus grand impact signalé sur l'incontinence urinaire ;
  • la radiothérapie double la fatigue ressentie par un patient par rapport à la chirurgie, son impact sur la fonction sexuelle est encore pire que la prostatectomie radicale ;
  • la chimiothérapie triple les niveaux de fatigue.
  • les meilleurs scores de qualité de vie sont associés à un diagnostic précoce du cancer ;
  • et bien sûr, lorsque l’option thérapeutique choisie est une surveillance active.

Ainsi, les effets du cancer de la prostate ne s'arrêtent pas avec le traitement,

et même les patients traités avec succès pour leur cancer peuvent avoir des problèmes importants qui réduisent considérablement leur qualité de vie.

 

Une enquête précieuse, pour plusieurs raisons : c’est la plus importante du genre jamais entreprise. Ensuite, elle utilise les mêmes questionnaires que ceux utilisés pour des essais cliniques standards, mais elle est menée par les patients eux-mêmes; l'étude est à la fois qualitative et quantitative, multinationale, et reflète de manière extrêmement fidèle l'impact du traitement du cancer de la prostate chez un large éventail de patients, traités dans différents systèmes de santé.

L’enquête dénonce ainsi le déficit de qualité de vie quasi-universel après la plupart des traitements curatifs du cancer de la prostate.

 

« Le message est clair et nous devons écouter la voix des patients ».

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