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CANCER de la PROSTATE : L’agent hormonal qui pourrait changer la donne

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 1 semaine
The Journal of Urology
Ce nouvel agent hormonal pourrait apporter une sécurité supplémentaire aux patients atteints d'un cancer de la prostate à croissance lente (Visuel Adobe Stock 209431175)

Ce nouvel agent hormonal, combiné à la stratégie de surveillance active aujourd’hui largement adoptée pour la prise en charge des cancers de la prostate peu agressifs et peu évolutifs, pourrait apporter une sécurité supplémentaire aux patients : les chercheurs pharmacologues et oncologues de l’Université de Washington démontrent ici, dans le Journal of Urology, l’efficacité de cet agent, l’apalutamide, à ralentir la progression du cancer de la prostate à un stade précoce sous surveillance active.

 

La surveillance active : aujourd’hui, afin d’éviter les surtraitements, les hommes atteints d'un cancer de la prostate à un stade précoce non agressifs, à croissance lente, sont pris en charge par une surveillance active. La surveillance active est une option de traitement à part entière, qui évite ou retarde la nécessité d'un traitement définitif, comme la chirurgie ou la radiothérapie. Les patients optant pour la surveillance active subissent généralement des dépistages réguliers de l'antigène spécifique de la prostate (PSA), des examens de la prostate, des tests d'imagerie et des biopsies répétées afin de surveiller attentivement la croissance ou la progression de leur cancer de la prostate. Bien que la surveillance active soit de plus en plus considérée comme une norme de soins pour les hommes atteints d'un cancer de la prostate à faible risque, de nombreux patients ont finalement besoin d'un traitement supplémentaire.

 

L'apalutamide pourrait réduire ce besoin de traitement : l’apalutamide fait partie d'une classe de nouveaux agents hormonaux puissants approuvés pour le traitement du cancer avancé de la prostate et dont l’efficacité antitumorale est bien démontrée. Mais l'apalutamide a également la capacité de contrôler ou de réduire les formes précoces de cancer de la prostate. De plus, en évitant les réductions des niveaux de testostérone, l'apalutamide peut réduire le dysfonctionnement sexuel et les nombreux autres effets secondaires qui peuvent persister après l'arrêt des traitements hormonaux conventionnels.

L'ajout, en protocole de surveillance active, de l'agent hormonal apalutamide

pourrait réduire le taux de biopsies positives pendant le suivi, mais au-delà : selon l'auteur principal, le Dr Michael T. Schweizer de l'Université de Washington et du Fred Hutchinson Cancer Centre (Seattle), « ces résultats préliminaires suggèrent que l'ajout de cette hormonothérapie pourrait aider à réduire ou à prévenir la progression des cancers de la prostate à un stade précoce sous surveillance active ».

 

L’essai clinique, mené auprès de 23 patients atteints d'un cancer de la prostate à stade précoce, âgés en moyenne de 67 ans, et ayant tous suivi 90 jours de traitement oral à l'apalutamide (240 mg/jour),  montre en effet que :

 

  • 59 % des hommes ayant suivi un traitement de 90 jours avec l'apalutamide ne montrent plus aucun signe résiduel de cancer de la prostate lors de la biopsie qui suit immédiatement le traitement ;
  • à l’issue du traitement de 90 jours avec l'apalutamide, les biopsies sont négatives chez la plupart des patients : lors d'un suivi à long terme, les taux de biopsies sans cancer s’élèvent à 33 % à 1 an (soit 7 patients sur 21) et de 21 % à 2 ans (4 patients sur 19) ;
  • chez 65 % des patients, les niveaux de PSA ont diminué de 90 % ou plus avec le traitement par apalutamide ;
  • 5 patients ont finalement subi une radiothérapie ou une intervention chirurgicale pour leur cancer après une durée médiane de 2 ans environ, après le traitement ;
  • enfin, contrairement aux effets habituels des agents hormonaux, avec l'apalutamide les niveaux de testostérone ont augmenté avec un impact modeste et transitoire sur la qualité de vie.

 

Certes, des essais plus importants devront être menés pour évaluer le rôle des agents hormonaux et de l'apalutamide notamment dans la prise en charge de ces cancers de la prostate à un stade précoce : « de grandes études randomisées, conçues pour détecter les différences selon les paramètres cliniquement pertinents, seront nécessaires pour évaluer si les thérapies systémiques sont utiles dans la prise en charge des patients atteints d'un cancer de la prostate suivis par surveillance active ».

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