CANCER de la PROSTATE : Le régime végé plus favorable à la continence
Un régime à base de végétaux est associé à une meilleure continence, vie sexuelle et qualité de vie chez les hommes traités pour un cancer de la prostate. Cette équipe de la NYU Langone Health décrit, dans la revue Cancer, comment un tel régime alimentaire, qui limite la viande et les produits laitiers, mais reste riche en fruits, légumes, céréales et noix, est lié à une diminution de la dysfonction érectile, une diminution de l'incontinence urinaire et d'autres effets secondaires courants observés chez ce groupe de patients.
Le cancer de la prostate fait partie des formes de cancer les plus courantes et les plus mortelles chez les hommes. De précédentes recherches menées par la même équipe avaient déjà montré qu'une alimentation à base de plantes pouvait réduire le risque de ce cancer. D'autres recherches ont associé ce régime de type végétarien à un risque plus faible de dysfonctionnement sexuel en général, mais ces résultats n’étaient pas spécifiques aux patients atteints d'un cancer de la prostate, à risque élevé de complications post-traitement.
Avec leurs collègues de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, les chercheurs newyorkais font ici valoir
l’importance du régime alimentaire sur la continence,
avec des scores améliorés jusqu’à 14 % en matière de santé urinaire, d’épisodes d’incontinence, d’obstruction et d’irritation, des conditions qui surviennent fréquemment après le traitement. Il s’agit de la toute première étude à démontrer une meilleure santé urinaire chez ces patients grâce à la nutrition.
L’étude a suivi plus de 3.500 patients atteints d'un cancer de la prostate et regardé quel type d’alimentation était associé aux meilleurs résultats en termes de réduction des symptômes et de qualité de vie. Les participants ont renseigné tous les 4 ans par questionnaire les types d'aliments consommés et dans quelles proportions. Une autre enquête, menée tous les 2 ans, évaluait la fréquence de l'incontinence, les difficultés à maintenir une érection et les troubles intestinaux, d'énergie et de l’humeur, ainsi que de nombreux autres problèmes de santé.
83 % des patients avaient suivi un traitement contre le cancer de la prostate. Enfin, l’équipe a pris en compte les facteurs de confusion possibles dont le poids, l’activité physique et les facteurs susceptibles d’affecter la qualité de vie.
Les participants ont été répartis en 5 groupes (quintiles) en fonction de la proportion d'aliments végétaux consommée. L’analyse confirme que les participants qui consomment le plus de plantes obtiennent :
- des résultats améliorés de 8 à 11 % dans les mesures (échelles) de la fonction sexuelle par rapport au groupe qui en consomme le moins ;
- des scores accrus de 14 % en matière de santé urinaire, avec moins d’épisodes d’incontinence, d’obstruction et d’irritation ;
- des scores améliorés jusqu'à 13 % en matière de santé hormonale (sur la base d’échelles évaluant les symptômes tels que le manque d'énergie, la dépression et les bouffées de chaleur) ;
- une meilleure fonction intestinale, qui peut s'expliquer par les fibres alimentaires présentes dans les végétaux.
« Ainsi, l’alimentation constitue une option à ne pas négliger
et un espoir pour les hommes traités pour un cancer de la prostate, qui cherchent des moyens d'améliorer leur qualité de vie après avoir subi une chirurgie, une radiothérapie et d'autres traitements courants qui peuvent provoquer des effets secondaires importants », explique l'auteur principal, le Dr Stacy Loeb, urologue à la NYU Langone Health.
Ajouter plus de fruits et de légumes à son alimentation, réduire la viande et les produits laitiers, constituent des mesures simples-et non médicamenteuses- à adopter par ces patients pour réduire les dysfonctions urinaire et sexuelle, et regagner en qualité de vie.
Des bénéfices spécifiques à ces patients traités pour un cancer de la prostate, remarquables en termes de continence et de sexualité, mais qui viennent s'ajouter à la longue liste d'avantages pour la santé et l'environnement liés à la consommation de « plantes » et à la réduction, dans l’alimentation, des produits d’origine animale.
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