CANCER de la PROSTATE : L'efficacité d'une dose unique et élevée de rayons
Traiter un cancer de la prostate par une dose unique et élevée de rayonnement directement sur le site de la tumeur est à la fois « sécure » et efficace, montre cette étude de l'hôpital de Cruces (Baracaldo, Espagne) présentée au Congrès de l’European Society for Radiotherapy and Oncology (ESTRO). Et les patients se montrent « satisfaits », écrivent les auteurs, car la thérapie implique moins de visites à l’hôpital et moins effets secondaires aussi.
Les médecins constatent ici les avantages d'un traitement du cancer de la prostate avec une dose unique et élevée de rayonnement délivrée précisément sur le site de la tumeur, à l'issue de cet essai de phase II de brachythérapie à haute dose délivrée en une seule fraction de 19Gy (grays) menés chez 45 patients atteints d'un cancer de la prostate présentant un risque faible ou intermédiaire de propagation. L'étude démontre que les patients ne souffrent pas d'une toxicité plus élevée ou d'une réduction de qualité de vie qu'avec d'autres méthodes de radiothérapie. Les patients sont même plutôt satisfaits de ce traitement « one shot », ambulatoire, plus pratique et qui leur permet de reprendre rapidement le fil des activités quotidiennes.
La brachythérapie implique un positionnement très précis des cathéters, à l'aide de l'échographie, sur le site de la tumeur alors que le patient est sous anesthésie spinale ou anesthésie générale. Une source radioactive (iridium-192) est délivrée par les cathéters vers la cible, en évitant les autres organes (vessie et intestin). La procédure dure environ 30 minutes. Ce temps de traitement très court, la visualisation en 3D en temps réel de la cible, le positionnement des aiguilles à l'aide d'ultrasons et la capacité d'optimiser la dose permet un contrôle extrêmement précis de l'administration de la dose sur le site. Pour le patient, l'avantage est aussi de recevoir son traitement en 1 fois, sur une journée : bien que la brachythérapie soit effectuée au bloc, cela reste une procédure ambulatoire.
On y avait déjà pensé, mais… jusqu'à cette étude, il y avait peu de preuves de la sécurité et de l'efficacité. Cet essai, mené sur 45 patients atteints d'un cancer de la prostate à risque faible ou intermédiaire, avec des symptômes légers à modérés, un volume tumoral de 60 cc ou moins, qui n'avaient pas encore subi de chirurgie ou de traitement hormonal, montre sur une durée de suivi de 31 mois, que la brachythérapie n'entraine aucun effet secondaire indésirable sévère (3e degré) :
-6 patients ont connu des troubles intestinaux ou de vessie modérés (grade 2) (diarrhée ou nécessité d'uriner fréquemment ou impériosité).
-Cette urgenturie diminue de façon significative entre le 1er et le 6è mois suivant le traitement et la continence revient à la normale après un an.
-Aucun trouble sévère n'est constaté aux niveaux intestinal, sexuel ou hormonal.
-60% des patients ayant un fonctionnement sexuel normal avant le traitement n'ont connu aucune dysfonction sexuelle ;
-6 mois après la radiothérapie, 77% des patients se déclarent « extrêmement satisfaits» de leur traitement et de leur qualité de vie, 23% se déclarent «très satisfaits».
Les résultats sont donc excellents en termes de satisfaction des patients, de qualité de vie, de toxicité et de tolérance, ainsi que de sécurité.
En conclusion, ces praticiens experts en radiothérapie qui travaillent constamment à tenter de réduire l'impact de la radiothérapie sur la vie des patients tout en améliorant L'efficacité du traitement, ces résultats quoique préliminaires sont prometteurs. Il est en effet trop tôt pour affirmer la résorption totale de la tumeur. Une stratégie donc encore à valider sur de plus larges essais avant utilisation en pratique clinique : un suivi plus long d'au moins 5 années sera nécessaire pour en faire définitivement la démonstration, concluent les chercheurs.
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