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CANCER de la PROSTATE : Un test sanguin de la chimiorésistance

Actualité publiée il y a 2 années 3 mois 1 semaine
NCRI
Ce test de chimiorésistance, appliqué spécifiquement au docétaxel, un anticancéreux fréquemment utilisé dans le traitement de ce type de cancer, pourrait permettre aux cliniciens de détecter très tôt, sans procédures invasives, si le traitement va fonctionner (Visuel Fotolia 201387418)

Cette équipe de pharmacologues et d’oncologues du Barts Cancer Institute à l’Université Queen Mary de Londres a développé un test sanguin capable de prédire quels patients atteints de cancer de la prostate sont résistants aux médicaments de chimiothérapie. Ce test de chimiorésistance, appliqué ici spécifiquement au docétaxel, un anticancéreux fréquemment utilisé dans le traitement de ce type de cancer, pourrait permettre aux cliniciens de détecter très tôt, sans procédures invasives, si le traitement va fonctionner. Ce test de diagnostic vient d’être présenté lors du Festival 2021 du National Cancer Research Institute (NCRI).

 

En cas de test négatif, les médecins peuvent alors opter pour d’autres alternatives, comme l'abiratérone ou le cabazitaxel, précisent ici les chercheurs britanniques. La question se pose principalement pour les hommes atteints d'un cancer de la prostate ayant commencé à se propager à d'autres parties du corps (métastasé) et qui ne répond pas au traitement androgénique. Ces patients sont souvent traités avec du docétaxel, une chimiothérapie qui peut améliorer considérablement la survie. Cependant, certains patients sont résistants ou acquièrent une résistance au docétaxel.

Identifier la résistance au docétaxel

est donc essentiel pour ces patients et passe par l’évaluation du nombre et des types de cellules cancéreuses circulantes ou CTC.

 

Pour cette étude, les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang sur 56 patients atteints d'un cancer de la prostate avancé, avant qu'ils ne commencent le traitement par docétaxel, après leur première dose de chimiothérapie, avant leur 5è dose et une fois le cycle de chimiothérapie achevé soit à la fin d’une période d'environ 6 à 8 mois. Au total, l’analyse a porté sur 205 échantillons.

 

L’analyse des CTC avant, pendant et après le traitement a permis à l’équipe de surveiller leurs changements en réponse au traitement. A l’aide d’un système de filtration du sang appelé Parsortix permettant d’identifier les CTC, les chercheurs ont pu développer des modèles ou tendances dans la réponse au traitement. Ainsi, une augmentation du nombre de CTC peut indiquer un manque de réponse au traitement. L'apparition de CTC potentiellement résistantes aux médicaments incite à changer de traitement dès le début et de manière personnalisée et opportune pour le patient.

 

« Nous pourrons appliquer ces modèles à de futurs patients et prédire ainsi leur réponse à la thérapie pour prendre ensuite les meilleures décisions thérapeutiques ».

 

Résistance et pronostic : pour la première fois, les scientifiques précisent le lien entre une chimiorésistance et un pronostic plus négatif :

 

  • les patients les moins susceptibles de répondre au docétaxel ont un risque plus élevé de réapparition ou de progression de leur tumeur dans les 3 mois ;
  • un titrage > 6 CTC par 7,5 ml de sang avant la première dose de docétaxel indique un risque de décès accru à 18 mois ;
  • un titrage < 6 CTC par 7,5 ml de sang avant la première dose de docétaxel suggère une probabilité plus élevée de survie sans progression de 17 mois et une durée de survie globale de 3 ans ou plus ;
  • le fait d'avoir plus d'un type « classique » de CTC (cellules épithéliales, cytokératine positives (E-CTC)) avant le traitement par docétaxel prédit une progression de la maladie dans les 2 mois suivant le traitement, vs 1 an plus tard ou plus ;
  • l’absence d’E-CTC est associée à une survie moyenne de 32 mois vs 9 mois ;
  • un nombre élevé de CTC vers la fin du traitement prédit un délai plus court avant la progression de la maladie et le décès ;
  • enfin, la maladie est 8 fois plus susceptible de progresser dans les 6 mois chez les patients qui présentent une augmentation d'un autre type de CTC (CTC sans caractéristiques épithéliales) que chez ceux qui ne présentent pas cette augmentation.
  • Les scientifiques identifient également protéine codée par un gène appelé KLK2 qui parait prédire le délai jusqu’à reprise de la progression de la maladie que la protéine de référence actuelle, l'antigène spécifique de la prostate (PSA), codée par le gène KLK3.

 

En résumé, cette analyse des CTC possible à partir de simples prélèvements sanguins peut nous apprendre beaucoup sur la réponse au traitement et sur le pronostic des cancers avancés de la prostate.

 

« Cette analyse est vitale pour les cliniciens. Elle leur permettra de changer rapidement de traitement ce qui pourrait améliorer considérablement les chances de survie à long terme des patients ».

 

Cette recherche illustre également les grandes promesses de la biopsie liquide, peu invasive, indolore et facilement reproductible, et tout aussi signifiante.

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