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CANCER du POUMON : Mieux le traiter chez les non-fumeurs

Actualité publiée il y a 3 semaines 6 jours 20 heures
Cancer Research
La principale cause du cancer du poumon est le tabagisme. Cependant, l’incidence du cancer du poumon chez les non-fumeurs est en augmentation constante (Visuel Adobe Stock 773765509)

La principale cause du cancer du poumon est le tabagisme. Cependant, l’incidence du cancer du poumon chez les non-fumeurs est en augmentation constante, en particulier chez les femmes. Ces analyses de données génomiques, transcriptomiques, protéomiques et cliniques, menées au KIST (Korea Institute of Science and Technology) qui portent encore plus loin la pratique de la médecine de précision, révèlent, dans la revue Cancer Research, de nouvelles voies de traitement du cancer du poumon chez les patients non-fumeurs.

 

Aujourd’hui, environ 80 % des patients atteints d'un cancer du poumon qui n'ont jamais fumé se voient prescrire des thérapies ciblées axées sur les mutations de protéines telles que l'EGFR et l'ALK, les patients restants recevant souvent une chimiothérapie cytotoxique avec des effets secondaires élevés et des taux de réponse relativement faibles. Il existe donc, pour ce groupe de patients, un grand besoin de thérapies mieux ciblées. Cette analyse révèle en effet chez 15 % de ces patients, des mutations génétiques non encore identifiées dans le tissu pulmonaire.

Mutations STK11, ERBB2 et surexpression de la voie de signalisation des œstrogènes

L’étude, l’analyse multiomique de 101 échantillons de tissus, issus de patients coréens atteints d'un cancer du poumon n'ayant jamais fumé, et s’est concentrée sur des voies de signalisation des œstrogènes. La multiomique intègre différents types de données moléculaires, dont les données protéomiques, la protéomique présentant un défi particulier en raison de la nécessité d'analyser de petites quantités de protéines généralement à l'échelle du microgramme. Cette analyse révèle que :

 

  • des mutations motrices de gènes connus pour être associés au cancer, tels que STK11 et ERBB2 sont bien retrouvées dans les tissus de patients atteints d'un cancer du poumon n'ayant jamais fumé ;
  • si, chez ces même patients, la voie de signalisation des œstrogènes est surexprimée, il n’y a aucun changement significatif dans les récepteurs des hormones œstrogènes ;
  • cela suggère l’efficacité anticancéreuse du saracatinib, un inhibiteur de la protéine de transduction de signalisation des sous-œstrogènes : le médicament testé sur des lignées de cellules cancéreuses  présentant des mutations dans STK11 et ERBB2 entraîne la mort de ces cellules ;
  • une technique de diagnostic moléculaire permettant d’identifier les patients présentant une expression spécifique des voies de signalisation des œstrogènes va permettre d’identifier les patients éligibles au traitement.

 

Cette recherche illustre l’apport de l'analyse multiomique à la médecine de précision, notamment appliquée aux cancers.


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