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CANCER du SEIN : Des molécules métallorganiques contre la tumeur

Actualité publiée il y a 5 années 2 semaines 3 jours
Angewandte Chemie
Il est grand besoin d’alternatives à la chimiothérapie pour le traitement de certains cancers et les essais cliniques devront confirmer ces premiers résultats prometteurs du « métallocifène ».

Certains types de cancer ne peuvent pas être traités avec une chimiothérapie classique. Ces scientifiques de l’Inserm, du CNRS, d’autres universités françaises et du Synchrotron européen de Grenoble, travaillent sur une molécule métallo-organique comme médicament antitumoral. Leurs recherches, présentées dans la revue Angewandte Chemie permettent de mieux comprendre cette nouvelle stratégie  d’attaque des cellules cancéreuses.

 

Le cancer du sein triple négatif, représente 10 à 20% des cancers du sein. Ce cancer, non alimenté par des hormones, est négatif pour les récepteurs aux œstrogènes et à la progestérone et pour la protéine HER2. Cela signifie qu'il ne répond pas aux traitements hormonaux et aux médicaments à base d'anticorps. Plus agressif, il est fréquemment diagnostiqué à un stade avancé. Son traitement est complexe et personnalisé (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie spécifique).  

 

Les chercheurs étudient ici la voie empruntée par les molécules métallorganiques -mises au point par le professeur G. Jaouen et son équipe- dérivées du médicament le plus largement utilisé, le tamoxifène, pour atteindre les cellules cancéreuses. De précédentes études ont en effet démontré leur spectre large d'efficacité et leur potentiel à surmonter de manière significative la résistance aux médicaments. Sylvain Bohic, scientifique à l'Inserm et auteur principal précise l’objectif de l’étude : « Nous savons que cette molécule fonctionne mais nous ne savons pas comment elle parvient à tuer la cellule cancéreuse. Nous avons donc cherché à quantifier et localiser le médicament à l'intérieur de la cellule, afin de mieux comprendre son efficacité ».

 

L’imagerie « synchrotron » permet aux scientifiques de mieux comprendre la distribution intracellulaire du « métallocifène » : ils sont ici en mesure de suivre la molécule, d’observer comment elle pénètre avec facilité dans la membrane de la cellule cancéreuse, cible un organite cellulaire essentiel, le réticulum endoplasmique, un grand organite qui s'étend à travers la cellule. Ensuite, il s'oxyde et attaque simultanément différentes parties de la cellule, ce qui explique son efficacité anticancéreuse.

 

Cette nouvelle famille de « métallo-médicaments », qui agit sur plusieurs cibles, pourrait devenir une alternative à la chimiothérapie classique pour vaincre la résistance tumorale aux médicaments. Le cisplatine, un autre médicament à base de métal, largement utilisé pour le traitement du cancer, va cibler efficacement l'ADN de la cellule, mais il entraine des effets secondaires et les cellules cancéreuses, en particulier dans le cancer du sein triple négatif, ont développé des mécanismes de résistance à cette chimiothérapie.

Il est grand besoin d’alternatives à la chimiothérapie pour le traitement de certains cancers et les essais cliniques devront confirmer ces premiers résultats prometteurs du « métallocifène ».

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