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CANCER du SEIN : L'exercice physique, la plus bénéfique des options pour la récupération

Actualité publiée il y a 7 années 9 mois 2 semaines
Canadian Medical Association Journal

Ce n’est pas la première étude à prôner l’exercice pour la récupération du cancer du sein, en particulier par la réduction de l'inflammation du tissu mammaire. Elle confirme que 30 mn d’activité d’intensité modérée, du type marche, peut contribuer à empêcher la récidive et limiter le décès. Mais les conclusions, présentées dans le Canadian Medical Association Journal vont plus loin : elles suggèrent qu’il n’y a pas mieux que l’exercice pour favoriser la récupération et la rémission à long terme.

La pratique d'un exercice physique adapté est aujourd'hui recommandée à tous les stades d'un cancer du sein. De nombreuses études ont en effet suggéré que l'activité physique participe à atténuer le stress et la détresse émotionnelle. Un récent examen de la littérature, de la Cochrane Library, a précisé les effets de l'exercice physique en cas et durant le traitement adjuvant du cancer, sur les résultats du cancer du sein même (récidive et mortalité) et sur la qualité de vie des patientes. Enfin, si cet examen du Cochrane Breast Cancer Group a confirmé les avantages de l'activité physique, il a également identifié un manque de preuves pour d'autres résultats de santé. Cette nouvelle étude vient faire un point utile sur les différents facteurs, dont l'exercice, permettant de mieux récupérer, d'éviter la récidive et de réduire le risque de décès.


Cette méta-analyse de 22 études de cohorte menée par des chercheurs canadiens de l'Odette Cancer Centre Sunnybrook Health Sciences Centre (Toronto), a été motivé par le fait que de nombreuses femmes qui subissent un traitement pour le cancer du sein souhaitent modifier leur mode de vie pour réduire le risque de récidive du cancer. Cependant les informations sont souvent contradictoires, il leur est donc difficile de prendre une décision éclairée. L'examen des recherches disponibles révèle que l'activité physique entraîne l'effet bénéfique le plus puissant sur la réduction du risque de récidive et de décès.

Pratiquer un exercice modéré à vigoureux durant les 150 minutes recommandées ou 75 minutes d'exercice d'intensité élevée par semaine, ainsi que 2 à 3 séances hebdomadaires de musculation, peuvent aider à réduire les risques de récidive et de décès : précisément, l'activité physique permet de réduire le risque de décès d'environ 40%. Certes, les effets de traitements comme la chirurgie et la chimiothérapie peuvent freiner la motivation à l'exercice, il s'agit donc de reprendre progressivement l'exercice régulier.

Mais ce n'est pas tout. Les chercheurs ont également cherché à identifier quels autres changements de mode de vie pouvaient avoir des effets bénéfiques :

Le maintien du poids :

-un gain de poids de plus de 10% du poids corporel initial pendant ou après le traitement du cancer peut réduire la survie (de 17%), mais la preuve reste faible,

-une prise de poids inférieure à 10% n'est pas associé à une survie réduite,

-le risque de récidive peut être augmenté par le gain de poids selon certaines études d'observation,

-l'obésité ou le surpoids au diagnostic du cancer du sein entraînent des résultats de santé plus médiocres,

-aucune preuve n'a été identifiée d'un effet préventif de la perte de poids sur le risque de récidive.

Cependant, on conclura que le maintien du poids plutôt favorable pour les résultats post-cancer, l'est plus généralement pour l'ensemble des résultats de santé.

Une alimentation diversifiée et équilibrée :

-il n'existe pas de preuves solides d'effets de l'alimentation et le risque de récidive ou de décès, ainsi, les études d'observation ne montrent aucune différence entre les régimes de type occidental et les régimes élevés en fruits, légumes, grains entiers et volaille sur le taux de récidive du cancer du sein.

-Il existe une preuve, mais faible, d'un effet nocif des phyto-oestrogènes du soja sur la croissance cellulaire anormale.

Cependant, encore une fois, il faut prendre plus largement en compte les bénéfices pour la santé d'un régime alimentaire équilibré.

Et le tabagisme ?

-une étude d'observation menée sur plus de 20 000 femmes confirme que fumer après un diagnostic de cancer du sein entraîne un risque de décès accru de 72%,

-en revanche, les preuves sont insuffisantes sur les bénéfices de l'arrêt du tabac après le diagnostic sur la survie.

Cependant on sait que l'absence de tabagisme va réduire le risque de toute une série de cancers et d'autres maladies chroniques (crise cardiaque, AVC par ex.).

La consommation d'alcool a-t-elle un impact sur les résultats ?

-il existe peu de données concluantes sur l'impact de la consommation d'alcool sur les résultats liés au cancer du sein.

-sauf que réduire sa consommation d'alcool à une consommation < à 1 unité par jour réduit le risque de nouveau cancer du sein.

Et la supplémentation en vitamines ?

Une supplémentation en vitamine C peut réduire la mortalité par cancer du sein – à confirmer par essais contrôlés randomisés, précisent les auteurs.

-une supplémentation en vitamine D pourrait également bénéficier à une majorité de survivantes, pour la santé osseuse notamment.

Bref, quelle que soit la faiblesse de la preuve sur certains facteurs de mode de vie, ainsi que la complexité d'isoler les effets spécifiques ou indépendants de chaque facteur, on retiendra que l'activité physique est « impérative » après un cancer du sein et qu'opter pour un mode de vie globalement sain permet de mettre toutes les chances de son côté, que ce soit concernant les résultats post-cancer ou plus généralement les résultats de santé et la qualité de vie.


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