CANCER : Prendre le contrôle de son métabolisme
Prendre le contrôle du métabolisme des cellules cancéreuses, en les empêchant de combler leurs besoins énergétiques élevés, c’est pouvoir freiner la croissance rapide et incontrôlée de la tumeur. Affamer la tumeur, c’est une voie poursuivie par de nombreuses équipes de recherche en cancérologie, dont cette équipe de l’Université de Leipzig. Ici, dans les Cancer Letters, les scientifiques allemands documentent la fonction d’un récepteur impliqué et nécessaire dans la croissance du cancer.
Les chercheurs Philipp Rabe et Aenne-Dorothea Liebing, auteurs principaux rappellent que les cellules cancéreuses suivent une croissance rapide et incontrôlée au-delà des limites des tissus touchés à la source, et que, dans le cancer, les mécanismes de contrôle cellulaires normaux ne sont plus efficaces. En raison de cette croissance rapide, le métabolisme des cellules cancéreuses est altéré par rapport à celui de cellules qui se développent normalement.
Les cellules cancéreuses utilisent ce métabolisme pour s’approvisionner en éléments moléculaires nécessaires à leur survie et pour répondre à leurs besoins énergétiques élevés. On sait également depuis un certain temps que des composés métaboliques activent des récepteurs spécifiques à la surface des cellules. L'un de ces métabolites est le succinate, qui active spécifiquement un récepteur présent dans divers types de tumeurs.
Bloquer le récepteur du succinate, un interrupteur clé de la croissance tumorale
Jusqu'à présent, on ignorait si et comment ce récepteur influence le métabolisme, et donc aussi la survie et la croissance des cellules cancéreuses. L’équipe de Leipzig montre que les cellules cancéreuses ont besoin du récepteur du succinate pour contrôler leur taux métabolique, c'est-à-dire leur consommation d'oxygène et leur production d'énergie.
« Sans le récepteur du succinate, les cellules cancéreuses meurent
parce qu'elles perdent le contrôle des voies métaboliques cellulaires centrales ».
Le récepteur du succinate conditionne la «glutaminolyse » : l'un des changements caractéristiques du métabolisme des cellules cancéreuses est un processus nommé glutaminolyse caractérisé par une dépendance à l'égard de l'acide aminé glutamine pour la production d'énergie. En combinant des analyses métaboliques et des études d’imagerie cellulaire, les chercheurs montrent que la glutaminolyse qui conditionne la survie des cellules cancéreuses dépend de la fonction du récepteur du succinate :
- « Le knockdown du récepteur induit une mort accrue des cellules cancéreuses ».
Ces travaux confirment donc la glutaminolyse et précisément le récepteur du succinate comme une cible prometteuse pour de nouveaux agents chimiothérapeutiques. Des recherches supplémentaires devront identifier les inhibiteurs pharmacologiques pertinents du récepteur, et évaluer leur potentiel en tant que médicaments dans le traitement du cancer.
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