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CANNABIS : Et s’il émoussait un peu trop notre réactivité au stress ?

Actualité publiée il y a 3 années 3 mois 3 semaines
Neurobiology of Stress
Une consommation accrue de cannabis pourrait-elle entraîner une incapacité à produire une réponse appropriée au stress indispensable à notre « survie » ? (Visuel 297152964)

On connaît les effets anti-stress du cannabis, cependant cette étude de pharmacologues de la Washington State University (WSU) pose de bonnes questions : si le cannabis peut apporter certains avantages en conférant une résilience au stress, la libération d'hormones de stress vise aussi un objectif adaptatif de réponse aux menaces dans l'environnement. Dans la perspective de la tendance à la légalisation, une consommation accrue de cannabis pourrait-elle entraîner une incapacité à produire une réponse hormonale appropriée au stress indispensable à notre « survie » ? Ces travaux menés sur la souris apportent quelques réponses dans la revue Neurobiology of Stress.  

 

Dans cette expérience, des rats femelles ont été mises en situation d’inhaler du cannabis vaporisé quotidiennement pendant un mois. Ces souris ont développé une réponse physiologique émoussée au stress. En revanche, et curieusement, des rats mâles soumis à la même exposition sur la même durée, n'ont subi aucun changement physiologique dans leur réponse au stress.

Le cannabis affecte différemment les hommes et les femmes

Une relation directe entre la consommation de cannabis et la réponse au stress est ainsi établie. « jusqu’à présent, personne n'avait été en mesure d'établir que cette réponse émoussée au stress est une conséquence de la consommation de cannabis », remarque le co-auteur, Carrie Cuttler, professeur de psychologie à WSU. L'une des principales raisons pour lesquelles les scientifiques n'avaient pas été en mesure d'établir un lien entre le fait de fumer du cannabis et une réponse de stress amortie est liée à l’impossibilité -ou la grande difficulté- de mener des études chez l'Homme, en invitant un groupe de participants à consommer du cannabis ou en empêchant un autre groupe d’en consommer.

 

Le défi des études in vivo : les études animales ont souvent consisté à injecter les agents actifs du cannabis aux modèles, ce qui les stresse. Pour éviter ce biais, l’équipe de Washington a prévu un système de distribution de cannabis plus naturel qui permet aux rats de s'auto-administrer du cannabis vaporisé quand ils en ont envie. Ainsi, des rats ont été entraîné à plonger leur museau dans un trou équipé d’un faisceau infrarouge chaque fois qu'ils voulaient une bouffée de vapeur de cannabis. Les chercheurs ont ensuite mesuré leurs niveaux de corticostérone, l'hormone du stress avant et après une période de 30 jours. L’analyse constate qu’après la période de 30 jours,

  • seuls les rats femelles qui avaient eu accès au cannabis présentent une réponse au stress très atténuée.

 

Le cannabis pourrait apporter une certaine résilience au stress, probablement via une réponse hormonale -ce qui pourrait expliquer la différence observée chez les femelles vs les mâles- mais quid alors de l’objectif adaptatif de cette réponse qui permet à un individu de mobiliser des réserves d'énergie et de réagir de manière appropriée aux menaces de son environnement ?

 

L’étude incite ainsi à mieux comprendre les avantages et les conséquences possibles de la consommation chronique de cannabis chez les femmes et les hommes.

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